mercredi 10 septembre 2014

Pourquoi je cours (3)

Courir ou mourir.
Je n’ai pas tout de suite compris le titre du livre de Kilian Jornet.
Je l’ai même trouvé franchement excessif, tant il me coinçait dans cette alternative aussi grave qu’absurde :
Courir, ou mourir.
La bourse ou la vie.
Ton père ou ta mère.
Facilité d’éditeur à la con…
Jusqu’à ce que je m’entende le formuler moi-même au cours d’une discussion.
On me pose souvent la question, et je me la pose aussi, presque à chaque entraînement : pourquoi cours-tu ? Mais pourquoi cours-tu au point que ce soit difficile ? Pourquoi ne te contentes-tu pas d’un jogging tranquille le dimanche matin ?...
Je cours parce que cela me fait me sentir vivante.
Le souffle court, le mollet qui grogne sous la foulée alourdie de fatigue, le vent dans les cheveux, le sel qui ronge la peau brûlée sous les frottements, la joie d’avoir dépassé ses craintes et vaincu ses inerties, l’émotion de l’arrivée… courir me le rappelle à chaque instant : je ressens donc je vis. Chaque cellule me l’assure, et il est vrai, parfois, me le crie. Je cours pour entendre ce que mon corps a à me dire, pour me remplir de vie, et me saouler d’hormones, je cours probablement pour oublier que je suis mortelle, je cours parce que sinon, je meurs.

Que ce soit bien clair : je préfèrerais répondre un truc aussi normal et léger que « je cours pour garder la ligne », hein.
Mais ça ne serait que la peau de la vérité.
Il en manquerait la chair.

3 commentaires:

  1. C'est drôle, certains peuvent dire la même chose de l'écriture, de la recherche scientifique ou des arts... Mais ce qui compte surtout je crois, c'est de trouver sa manière à soi de se sentir vivant. Je suis heureuse que tu t'éclates ainsi sur les pistes, et je m'en réjouis d'autant plus que je sais que ce n'est pas ta seule manière de te sentir vivante et qu'entre autres partager de bons moments avec des proches est un sport que tu pratiques avec succès ! A très vite donc pour un petit bout de vie "commune" (je ne pouvais pas la rater, celle-là !), et pourquoi pas même, un jour, sur les hauteurs gravies en un rien de temps par le très vivant Kilian ;-)

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    1. Absolument ! Pour certains, ce sera peindre ou chanter... Moi j'ai eu, d'une certaine manière, besoin de me réincarner. Donc cela passait forcément par un ressenti physique.... mais cela aurait peut-être aussi bien marché avec la danse, la rando, etc.

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    2. Et on se boit une bière quand tu veux ! ;-)

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