Pas de post jusqu'au 15 août, parce que ni là...
... ni là...
... je n'aurai d'ordinateur.
Bonnes vacances à tous !
lundi 23 juillet 2012
mercredi 18 juillet 2012
Mes premiers 6 km
Date : samedi 14 juillet 2012
Heure de début : 7h58
Altitude : 630 m
Terrain : Vallonné. De passage à Saint-Étienne, j'ai décidé de monter au Parc de Montaud, situé au dessus de chez mes parents, pour courir pour la première fois toute seule, et en milieu naturel. Le chemin de ronde offre un point de vue magnifique sur la ville, et un petit dénivelé sympathique. Jusqu'à présent, je ne m'étais essayée à la course que sur le tapis de la salle de sport (15-20 minutes maximum) ou bien sur piste, pour des demi-coopers ou des fractionnés avec Pascal. L'envie d'aller courir seule, et longtemps, me démangeait donc depuis un moment.
Objectif : Me mettre en confiance pour la Parisienne. Je voulais voir en combien de temps je parcourais 6 km. En courant, bien sûr, mais sans m'interdire de marcher, voire de m'arrêter si nécessaire.
Etat d'esprit : Un peu flippée. Curieuse. Très motivée.
Équipement : Une bouteille d'eau, planquée dans un fourré, dans laquelle je puisais secrètement à chaque tour, un mouchoir dans la manche, et un gros iPod antédiluvien, calé dans ma brassière.Oui, car contrairement au précédent, mon nouveau pantalon de course a une cordelette ajustable, mais il n'a pas de poches (le vêtement parfait n'existerait donc pas ? On m'aurait menti ? Faut-il que je renonce au Pantalon Charmant ?!)
Durée : 1h32. 60 minutes pour faire les 6 km, très exactement, et 32 minutes pour l'échauffement (monter jusqu'au parc) et les étirements après la course. J'ai essayé de courir dans les montées, mais je n'y suis pas arrivée, donc j'ai marché. Mais, à part pour boire, je ne me suis jamais arrêtée.
Incident : Oui. Une rétamade un peu humiliante devant un coureur qui arrivait en sens inverse. J'aurais pu l'éblouir, mais j'ai plutôt décidé de buter sur un rocher qui affleurait et de m'étaler sur le flanc droit. Je ne me suis même pas fait mal, ce qui aurait au moins eu l'avantage d'anoblir la pitoyable chute. Seule ma dignité a morflé, donc.
Distance totale : 7,67 km.
Vitesse maximale : 11 km/h.
FC moyenne : 163 (89%)
FC maximale : 181 (98%)
Calories : 818
Bilan : J'ai hâte de le refaire ! J'ai eu mal partout pendant les deux jours qui ont suivi, mais j'ai énormément gagné en confiance. Elle peut venir la Parisienne, elle ne me fait pas peur. Le plus dur sera probablement de résister à l'envie de partir bille en tête avec le peloton, ce qui risquerait de me couper très vite les jambes. Mais sinon, je sais désormais que je suis capable de la faire.
Et vous, vous souvenez-vous de votre première course ?
Heure de début : 7h58
Altitude : 630 m
Terrain : Vallonné. De passage à Saint-Étienne, j'ai décidé de monter au Parc de Montaud, situé au dessus de chez mes parents, pour courir pour la première fois toute seule, et en milieu naturel. Le chemin de ronde offre un point de vue magnifique sur la ville, et un petit dénivelé sympathique. Jusqu'à présent, je ne m'étais essayée à la course que sur le tapis de la salle de sport (15-20 minutes maximum) ou bien sur piste, pour des demi-coopers ou des fractionnés avec Pascal. L'envie d'aller courir seule, et longtemps, me démangeait donc depuis un moment.
Objectif : Me mettre en confiance pour la Parisienne. Je voulais voir en combien de temps je parcourais 6 km. En courant, bien sûr, mais sans m'interdire de marcher, voire de m'arrêter si nécessaire.
Etat d'esprit : Un peu flippée. Curieuse. Très motivée.
Équipement : Une bouteille d'eau, planquée dans un fourré, dans laquelle je puisais secrètement à chaque tour, un mouchoir dans la manche, et un gros iPod antédiluvien, calé dans ma brassière.Oui, car contrairement au précédent, mon nouveau pantalon de course a une cordelette ajustable, mais il n'a pas de poches (le vêtement parfait n'existerait donc pas ? On m'aurait menti ? Faut-il que je renonce au Pantalon Charmant ?!)
Durée : 1h32. 60 minutes pour faire les 6 km, très exactement, et 32 minutes pour l'échauffement (monter jusqu'au parc) et les étirements après la course. J'ai essayé de courir dans les montées, mais je n'y suis pas arrivée, donc j'ai marché. Mais, à part pour boire, je ne me suis jamais arrêtée.
Incident : Oui. Une rétamade un peu humiliante devant un coureur qui arrivait en sens inverse. J'aurais pu l'éblouir, mais j'ai plutôt décidé de buter sur un rocher qui affleurait et de m'étaler sur le flanc droit. Je ne me suis même pas fait mal, ce qui aurait au moins eu l'avantage d'anoblir la pitoyable chute. Seule ma dignité a morflé, donc.
Distance totale : 7,67 km.
Vitesse maximale : 11 km/h.
FC moyenne : 163 (89%)
FC maximale : 181 (98%)
Calories : 818
Bilan : J'ai hâte de le refaire ! J'ai eu mal partout pendant les deux jours qui ont suivi, mais j'ai énormément gagné en confiance. Elle peut venir la Parisienne, elle ne me fait pas peur. Le plus dur sera probablement de résister à l'envie de partir bille en tête avec le peloton, ce qui risquerait de me couper très vite les jambes. Mais sinon, je sais désormais que je suis capable de la faire.
Et vous, vous souvenez-vous de votre première course ?
jeudi 12 juillet 2012
Le falzar, le sprint, et le régent
Voilà, depuis dimanche matin, c'est officiel, j'ai perdu 10 kg.
Je ne vais pas m'attarder sur les côtés sympa de cette perte de poids, je pense que vous pouvez tous imaginer ce que cela induit de positif, en terme de santé, d'estime et d'image de soi, et de pleins de petits trucs très concrets, comme pouvoir à nouveau croiser son reflet sans penser derechef "mon dieu, mais qui est cette grosse dame, là, qui passe dev.... aaaaaaaaaaaah !!!", ou pouvoir se hisser avec le sourire hors d'un transat... La chose a été expérimentée pas plus tard que dimanche soir sur les bords de Seine. J'ai eu l'impression de faire trente squats en même temps, mais je suis restée digne.
Non, je vais vous épargner les clichés, et me concentrer sur un point trop rarement dénoncé : le truc moins sympa, avec la perte de poids, c'est la perte de pantalon.
En ville, ça va, on met une ceinture, on fait des pinces, et on passe à autre chose.
Mais quand ça arrive sur une piste d'athlétisme, pendant un fractionné, on fait quoi, au juste ?
Vous imaginez Usain Bolt ou Myriam Soumaré se taper un sprint en tenant son falzar ? Non ? Ben moi non plus.
C'est pourtant ce que j'ai dû faire dimanche dernier, au stade Emile Anthoine, dans la deuxième moitié d'un tour de piste qui, croyez moi, n'avait pas besoin de ça pour être épique.
Le but était de faire le tour en 2 minutes.
Avant de partir, Pascal a pris le temps de me rappeler plusieurs faits :
- En temps normal, je fais le tour en 2'30 (je me souviens même d'un 3' lors de mon premier demi-cooper)
- Nous venons, pendant la première partie de l'entrainement, de faire une série d'exercices durant lesquels j'ai précisément couru, à chaque fois, pendant 2 minutes à vive allure. Donc je suis tout à fait capable de le refaire.
- Arrivée à mi-parcours, je vais avoir du mal à respirer. Je le sais, ça n'est pas grave, je le gère.
- Nous ne ferons qu'un tour, donc je peux donner tout ce que j'ai.
Eh ben.
Me voilà dans de beaux draps.
"Aucune raison de ne pas y arriver" n'est pas forcément un message rassurant : cela veut dire aussi "aucune excuse". Et évidemment, c'est celui-là que j'entends.
Pascal me suit, pour me donner le tempo. Très vite, je sens qu'il remonte sur mes pas. Je sais donc, avant même d'atteindre le tournant, que je suis trop lente, alors que j'ai déjà le sentiment de tout donner. C'est tuant. Pascal m'encourage, me dit que c'est bien, que je dois m'accrocher. Mais sa voix ne couvre pas celle du régent intérieur, qui commence à psychoter. Baisse les épaules. Relax. Ton ventre ! c'est ton ventre qui respire, pas ta poitrine. Desserre les mâchoires. Allonge la jambe. Mais j'ai les tempes qui vont imploser ! Et alors ? Je ne vais pas tenir, c'est pas possible. Je me sens gourde, je me sens lourde. Je suis nulle. Ouais, t'es nulle, tu n... Je crois que c'est à cet instant précis que mon bourrelet a décidé, hop!, d'enjamber le parapet de mon corsaire Tight Nike (qui est fabuleux, mais non ajustable).
La classe.
Je m'entendais déjà ventiler comme un soufflet de forge, et voilà que mon bidou se fait la malle... Non, honnêtement, je pense que ça, c'était le truc pourri de trop.
Comment je vais faire, pour courir 6 km, dans 2 mois ?!
Autant vous dire que quand Pascal m'a annoncé "2'18 ! tu as gagné 12 secondes", moi, j'ai entendu : tu as 18 secondes de retard sur le contrat, va t'acheter un pantalon.
Heureusement, nous sommes passés à la seconde partie de l'entrainement.
Enchaîner 4 sauts de mini-haies (à pieds joints) sans impératif de durée.
Enchaîner 4 sauts de mini-haies en un minimum de temps.
Enchaîner 4 sauts de mini-haies puis courir dans l'échelle au sol, deux pas entre chaque barreau.
Enchaîner 4 sauts de mini-haies puis courir dans l'échelle au sol, deux pas entre chaque barreau, puis sprinter sur quelques mètres en sortant.
Enchaîner 4 sauts de mini-haies puis courir dans l'échelle au sol, un pas tous les deux barreaux, puis sprinter jusqu'au trait des 20 mètres. 9"20
Hey, c'est pas loin du record du monde, ça !! Sur 100 m. Oui. Bon.
Enlever les mini-haies et l'échelle.
Sprinter sur 20 mètres. 8"74
Ben merde alors, mais j'adore ça !?
Je revis. J'ai l'impression de m'envoler. Je ne me subis plus, comme tout à l'heure. D'ailleurs, je ne m'entends plus respirer. Et pour cause : le sprint ne permet que de toutes petites inspirations.
La principale raison est que l'organisme sollicite, dans les efforts de grande intensité, la fillière anaérobie : il n'utilise pas l'oxygène apporté par la respiration (l'organisme comprend que cela ne sera pas suffisamment efficace), mais il tape dans les réserves :
- celles de glycogène, en zone d'anaérobie lactique. C'est la filière sollicitée en cas d'effort intense, qui peut durer au maximum 3 minutes. Elle est appelée ainsi parce que de l'acide lactique est alors produit par l'organisme. Gare aux courbatures le lendemain, d'ailleurs...
- celles d'ATP (l'adénosine triphosphate, en gros notre carburant à tous), en zone d'anaérobie alactique, pour les efforts très intenses : pas de création d'acide lactique, donc pas de courbatures, mais l'effort est tel qu'il ne peut pas durer plus de 10 secondes. C'est la zone du sprint.
Trois minutes de récupération (c'est le temps nécessaire à la reconstitution de l'ATP par le corps).
Recommencer. 7"04
Je ne vais pas m'attarder sur les côtés sympa de cette perte de poids, je pense que vous pouvez tous imaginer ce que cela induit de positif, en terme de santé, d'estime et d'image de soi, et de pleins de petits trucs très concrets, comme pouvoir à nouveau croiser son reflet sans penser derechef "mon dieu, mais qui est cette grosse dame, là, qui passe dev.... aaaaaaaaaaaah !!!", ou pouvoir se hisser avec le sourire hors d'un transat... La chose a été expérimentée pas plus tard que dimanche soir sur les bords de Seine. J'ai eu l'impression de faire trente squats en même temps, mais je suis restée digne.
Non, je vais vous épargner les clichés, et me concentrer sur un point trop rarement dénoncé : le truc moins sympa, avec la perte de poids, c'est la perte de pantalon.
En ville, ça va, on met une ceinture, on fait des pinces, et on passe à autre chose.
Mais quand ça arrive sur une piste d'athlétisme, pendant un fractionné, on fait quoi, au juste ?
Vous imaginez Usain Bolt ou Myriam Soumaré se taper un sprint en tenant son falzar ? Non ? Ben moi non plus.
C'est pourtant ce que j'ai dû faire dimanche dernier, au stade Emile Anthoine, dans la deuxième moitié d'un tour de piste qui, croyez moi, n'avait pas besoin de ça pour être épique.
Le but était de faire le tour en 2 minutes.
Avant de partir, Pascal a pris le temps de me rappeler plusieurs faits :
- En temps normal, je fais le tour en 2'30 (je me souviens même d'un 3' lors de mon premier demi-cooper)
- Nous venons, pendant la première partie de l'entrainement, de faire une série d'exercices durant lesquels j'ai précisément couru, à chaque fois, pendant 2 minutes à vive allure. Donc je suis tout à fait capable de le refaire.
- Arrivée à mi-parcours, je vais avoir du mal à respirer. Je le sais, ça n'est pas grave, je le gère.
- Nous ne ferons qu'un tour, donc je peux donner tout ce que j'ai.
Eh ben.
Me voilà dans de beaux draps.
"Aucune raison de ne pas y arriver" n'est pas forcément un message rassurant : cela veut dire aussi "aucune excuse". Et évidemment, c'est celui-là que j'entends.
Pascal me suit, pour me donner le tempo. Très vite, je sens qu'il remonte sur mes pas. Je sais donc, avant même d'atteindre le tournant, que je suis trop lente, alors que j'ai déjà le sentiment de tout donner. C'est tuant. Pascal m'encourage, me dit que c'est bien, que je dois m'accrocher. Mais sa voix ne couvre pas celle du régent intérieur, qui commence à psychoter. Baisse les épaules. Relax. Ton ventre ! c'est ton ventre qui respire, pas ta poitrine. Desserre les mâchoires. Allonge la jambe. Mais j'ai les tempes qui vont imploser ! Et alors ? Je ne vais pas tenir, c'est pas possible. Je me sens gourde, je me sens lourde. Je suis nulle. Ouais, t'es nulle, tu n... Je crois que c'est à cet instant précis que mon bourrelet a décidé, hop!, d'enjamber le parapet de mon corsaire Tight Nike (qui est fabuleux, mais non ajustable).
La classe.
Je m'entendais déjà ventiler comme un soufflet de forge, et voilà que mon bidou se fait la malle... Non, honnêtement, je pense que ça, c'était le truc pourri de trop.
Comment je vais faire, pour courir 6 km, dans 2 mois ?!
Autant vous dire que quand Pascal m'a annoncé "2'18 ! tu as gagné 12 secondes", moi, j'ai entendu : tu as 18 secondes de retard sur le contrat, va t'acheter un pantalon.
Heureusement, nous sommes passés à la seconde partie de l'entrainement.
Enchaîner 4 sauts de mini-haies (à pieds joints) sans impératif de durée.
Enchaîner 4 sauts de mini-haies en un minimum de temps.
Enchaîner 4 sauts de mini-haies puis courir dans l'échelle au sol, deux pas entre chaque barreau.
Enchaîner 4 sauts de mini-haies puis courir dans l'échelle au sol, deux pas entre chaque barreau, puis sprinter sur quelques mètres en sortant.
Enchaîner 4 sauts de mini-haies puis courir dans l'échelle au sol, un pas tous les deux barreaux, puis sprinter jusqu'au trait des 20 mètres. 9"20
Hey, c'est pas loin du record du monde, ça !! Sur 100 m. Oui. Bon.
Enlever les mini-haies et l'échelle.
Sprinter sur 20 mètres. 8"74
Ben merde alors, mais j'adore ça !?
Je revis. J'ai l'impression de m'envoler. Je ne me subis plus, comme tout à l'heure. D'ailleurs, je ne m'entends plus respirer. Et pour cause : le sprint ne permet que de toutes petites inspirations.
La principale raison est que l'organisme sollicite, dans les efforts de grande intensité, la fillière anaérobie : il n'utilise pas l'oxygène apporté par la respiration (l'organisme comprend que cela ne sera pas suffisamment efficace), mais il tape dans les réserves :
- celles de glycogène, en zone d'anaérobie lactique. C'est la filière sollicitée en cas d'effort intense, qui peut durer au maximum 3 minutes. Elle est appelée ainsi parce que de l'acide lactique est alors produit par l'organisme. Gare aux courbatures le lendemain, d'ailleurs...
- celles d'ATP (l'adénosine triphosphate, en gros notre carburant à tous), en zone d'anaérobie alactique, pour les efforts très intenses : pas de création d'acide lactique, donc pas de courbatures, mais l'effort est tel qu'il ne peut pas durer plus de 10 secondes. C'est la zone du sprint.
Trois minutes de récupération (c'est le temps nécessaire à la reconstitution de l'ATP par le corps).
Recommencer. 7"04
Quand Pascal m'a dit mon temps, je n'en ai pas cru mes oreilles. Moi qui pensais avoir foiré mon départ !
Vingt mètres, ça n'est vraiment pas grand chose. Et de l'aveu de Pascal, cet exercice ne m'aidera pas pour la Parisienne. Mais il m'a aidée dimanche dernier. Pendant quelques minutes, je me suis bien fichue de mon pantalon, et le régent a enfin fermé sa grande gueule.
Restait la joie, seule.
dimanche 1 juillet 2012
Séance "mini", effets maxi.
Samedi, 11h25.
Je presse le pas dans les couloirs de la Gare d'Austerlitz en entendant le RER arriver. Ce matin, j'ai rendez-vous au stade Emile Anthoine avec Pascal. J'ai hâte d'y être.
Cela fait 15 jours que je n'arrive plus à écrire. Je suis fatiguée, et il ne m'est rien arrivé de marquant qui mérite d'être raconté ici : la piscine est fermée jusqu'au 15 juillet, et mes entrainements se limitent à des séances de musculation durant lesquelles j'ai plus le sentiment de faire des maths que du sport. Sachant que Caroline doit porter 17.5 kg en 7 séries de 12 répétitions, que T = 36" et R = 2', quel est le volume d'eau exsudé par Caroline dans une séance d'1h30 ?...
Les portes de la rame se referment derrière moi dans un claquement sec. J'avise un siège à côté d'une fenêtre, pas très propre, mais ça ira bien jusqu'au Champ de Mars. J'ai hâte d'y être, disais-je. Ce bon vieux Emile Anthoine... Qu'est-ce qu'il me réserve, cette fois ? En général, quand Pascal me donne rendez-vous là-bas, en prenant le soin de me préciser "sois en forme !" la veille... c'est que je ne vais pas m'ennuyer. Je parie pour du fractionné, une crise de spasmophilie dans le virage, des larmes, de la colère, de la déception, et l'esprit sportif qui l'emporte à la fin.
Les portes du RER s'ouvrent sur la Seine, reflétant les lueurs d'un soleil éclatant.
Pitié, pitié, pourvu que je ne souffre pas trop...
Quand j'arrive sur la piste d'athlé, Pascal est déjà là, en train d'installer une échelle plate au sol, longue de 5 mètres, avec des "barreaux" blanc. Juste à côté, des mini haies orange (d'une vingtaine de centimètres de hauteur ?), espacées sur environ 3 mètres, sont couchées, les pieds en l'air.
"Les Jeux commencent bientôt, alors j'ai pensé que ça serait sympa de te faire faire des mini jeux olympiques. Et tu vas enfin pouvoir mesurer tout l'intérêt de tes séances de musculation..."
Toute imprégnée encore des images du championnat d'Europe d'athlétisme que j'ai regardé la veille sur France 3, je suis aux anges. De ne pas courir, j'avoue, mais aussi de découvrir de nouveaux exercices, d'avoir très certainement l'occasion de me marrer un coup (des haies de 20 cm... et vous croyez que je ne vais PAS tomber, c'est ça ?!), et surtout d'oublier un instant qu'il s'agit de perdre du poids.
Parce qu'au fond, je ne suis pas sûre que ce soit ça, mon objectif. L'objectif c'est de retrouver tout ce que permet la perte de poids, pas la perte de poids elle-même, c'est un peu différent. D'abord parce qu'on ne passe pas sa vie le nez sur la balance (... enfin au passage, je vous glisse que j'ai perdu 9 kg, voilà, c'est fait), ensuite parce que même dans les périodes où on ne perd pas un gramme (comme c'est le cas pour moi depuis 15 jours), on sent quand même des différences. Courir après le RER, tiens, par exemple (et l'avoir). Monter sans difficultés les 3 étages qui me séparent de mon médecin, quand j'arrive dans son immeuble dont l'ascenseur est en panne depuis... ben depuis toujours. Remettre un pantalon d'une taille en dessous, qu'on gardait précieusement pour faire le test (et se rendre compte que la braguette est cassée. Maigrir ne rend pas plus soigneux, faut pas déconner)... se retrouver, en somme.
"Comme ça : tac tac tac tac tac tac tac tac...
Je regarde les mollets saillants de Pascal s'agiter dans l'échelle plate. Deux pas entre chaque barreau, on dirait qu'il piétine, mais il avance à toute allure.
... tac tac tac tac, ok ? Allez, c'est parti !!"
C'est à moi. Ah ouais, ça va vite. A chaque reprise, je dois changer de pied d'appel. Je dois rester concentrée pour ne pas me tromper et pour ne pas me casser la figure. On change d'exercice, une fois, deux fois, ça se corse, il faut passer des pieds derrière, puis sur le côté, putainputainputainputain, ne pas se laisser entraîner en avant par le poids du coooo.....trop tard.
A la fin de la première session, je regarde ma montre. Ma fréquence cardiaque est montée à 180, c'est à dire la fréquence que j’atteins quand je fais des accélérations, en course à pied. Des pointes à 180 en alternance avec des temps de récupération, attendez, mais ça me rappelle un truc... le fractionné, c'est ça ! Pascal est en train de me prouver qu'on peut faire du fractionné autrement. Et que je vais pouvoir en faire pendant mes vacances, quand je serai loin de toute civilisation. Je me trace une ligne sur le sol, et hop, tac tac tac tac tac tac tac.
La deuxième session m'a fait décoller. Littéralement. Oh, pas de beaucoup. Quelques centimètres. Au début, je devais sauter entre les mini haies couchées. Puis il a fallu sauter entre les mini haies relevées. Croyez moi, la prochaine fois que je fais des squats, je vais penser à cette pauvre haie de 20 centimètres sur laquelle j'ai atterri à pieds joints. Ou encore de ces très longues, trop longues secondes qu'il m'a fallu pour me redresser à chaque fin de saut. Un peu comme les gymnastes, quand ils sortent des barres asymétriques ou de la poutre, PAM, ils te font un contrôleur aérien parfait, les fesses serrées, les bras tendus. Chez moi, le contrôleur, il était bourré. Ou malade. Voire les deux. Et j'avais juste fait un saut, pas trois vrilles et un salto arrière.
Cet exercice "pliométrique" a mis en lumière le rôle crucial des bras. Ils aident à la prise d'élan et à l'équilibre, dans le saut, comme dans la course. Je l'ai compris quand Pascal m'a demandé de faire les mêmes sauts en me tenant les épaules, les bras repliés contre moi. Et j'en ai eu la preuve au réveil ce matin, quand j'ai senti des courbatures incroyables dans les trapèzes, alors que côté jambes, tout allait bien. La prochaine fois que je ferai des développés couchés et des rowings à la barre (c'est le mouvement du rameur, mais vous êtes debout, les genoux légèrement pliés, et c'est une barre de musculation qui sert de rames), je me souviendrai que cela sert à courir et à sauter, et pas juste à faire la mariole dans une salle de sport.
J'ai fini cette séance par un mini fractionné sur la piste. Pascal m'a demandé en combien de temps je voulais faire l'accélération. Après quelques hésitations, j'ai opté pour 1'20. C'est le temps que je sais savoir faire. Rien de confortable, mais pas de mise en danger non plus. Si j'avais eu le courage, j'aurais dit 1'15, le temps que je n'ai pas réussi à faire la dernière fois. Mais je croyais que nous allions faire plusieurs tours, alors j'ai décidé de me ménager. Contrairement aux fois précédentes, Pascal n'était pas à mes côtés, ni devant, mais derrière moi, assurant la cadence en coulisse. En sortie de virage, il m'a annoncé que j'avais fait très exactement 1'20. :-)
*Fière*
Bilan de cette séance "mini" :
Durée : 1h46
Calories : 854
Vitesse maximale : 11.8 km/h
FC moyenne : 147 (80%)
FC maximale : 185 (101%)
FC minimale : 88 (48%)
Je presse le pas dans les couloirs de la Gare d'Austerlitz en entendant le RER arriver. Ce matin, j'ai rendez-vous au stade Emile Anthoine avec Pascal. J'ai hâte d'y être.
Cela fait 15 jours que je n'arrive plus à écrire. Je suis fatiguée, et il ne m'est rien arrivé de marquant qui mérite d'être raconté ici : la piscine est fermée jusqu'au 15 juillet, et mes entrainements se limitent à des séances de musculation durant lesquelles j'ai plus le sentiment de faire des maths que du sport. Sachant que Caroline doit porter 17.5 kg en 7 séries de 12 répétitions, que T = 36" et R = 2', quel est le volume d'eau exsudé par Caroline dans une séance d'1h30 ?...
Les portes de la rame se referment derrière moi dans un claquement sec. J'avise un siège à côté d'une fenêtre, pas très propre, mais ça ira bien jusqu'au Champ de Mars. J'ai hâte d'y être, disais-je. Ce bon vieux Emile Anthoine... Qu'est-ce qu'il me réserve, cette fois ? En général, quand Pascal me donne rendez-vous là-bas, en prenant le soin de me préciser "sois en forme !" la veille... c'est que je ne vais pas m'ennuyer. Je parie pour du fractionné, une crise de spasmophilie dans le virage, des larmes, de la colère, de la déception, et l'esprit sportif qui l'emporte à la fin.
Les portes du RER s'ouvrent sur la Seine, reflétant les lueurs d'un soleil éclatant.
Pitié, pitié, pourvu que je ne souffre pas trop...
Quand j'arrive sur la piste d'athlé, Pascal est déjà là, en train d'installer une échelle plate au sol, longue de 5 mètres, avec des "barreaux" blanc. Juste à côté, des mini haies orange (d'une vingtaine de centimètres de hauteur ?), espacées sur environ 3 mètres, sont couchées, les pieds en l'air.
"Les Jeux commencent bientôt, alors j'ai pensé que ça serait sympa de te faire faire des mini jeux olympiques. Et tu vas enfin pouvoir mesurer tout l'intérêt de tes séances de musculation..."
Toute imprégnée encore des images du championnat d'Europe d'athlétisme que j'ai regardé la veille sur France 3, je suis aux anges. De ne pas courir, j'avoue, mais aussi de découvrir de nouveaux exercices, d'avoir très certainement l'occasion de me marrer un coup (des haies de 20 cm... et vous croyez que je ne vais PAS tomber, c'est ça ?!), et surtout d'oublier un instant qu'il s'agit de perdre du poids.
Parce qu'au fond, je ne suis pas sûre que ce soit ça, mon objectif. L'objectif c'est de retrouver tout ce que permet la perte de poids, pas la perte de poids elle-même, c'est un peu différent. D'abord parce qu'on ne passe pas sa vie le nez sur la balance (... enfin au passage, je vous glisse que j'ai perdu 9 kg, voilà, c'est fait), ensuite parce que même dans les périodes où on ne perd pas un gramme (comme c'est le cas pour moi depuis 15 jours), on sent quand même des différences. Courir après le RER, tiens, par exemple (et l'avoir). Monter sans difficultés les 3 étages qui me séparent de mon médecin, quand j'arrive dans son immeuble dont l'ascenseur est en panne depuis... ben depuis toujours. Remettre un pantalon d'une taille en dessous, qu'on gardait précieusement pour faire le test (et se rendre compte que la braguette est cassée. Maigrir ne rend pas plus soigneux, faut pas déconner)... se retrouver, en somme.
"Comme ça : tac tac tac tac tac tac tac tac...
Je regarde les mollets saillants de Pascal s'agiter dans l'échelle plate. Deux pas entre chaque barreau, on dirait qu'il piétine, mais il avance à toute allure.
... tac tac tac tac, ok ? Allez, c'est parti !!"
C'est à moi. Ah ouais, ça va vite. A chaque reprise, je dois changer de pied d'appel. Je dois rester concentrée pour ne pas me tromper et pour ne pas me casser la figure. On change d'exercice, une fois, deux fois, ça se corse, il faut passer des pieds derrière, puis sur le côté, putainputainputainputain, ne pas se laisser entraîner en avant par le poids du coooo.....trop tard.
A la fin de la première session, je regarde ma montre. Ma fréquence cardiaque est montée à 180, c'est à dire la fréquence que j’atteins quand je fais des accélérations, en course à pied. Des pointes à 180 en alternance avec des temps de récupération, attendez, mais ça me rappelle un truc... le fractionné, c'est ça ! Pascal est en train de me prouver qu'on peut faire du fractionné autrement. Et que je vais pouvoir en faire pendant mes vacances, quand je serai loin de toute civilisation. Je me trace une ligne sur le sol, et hop, tac tac tac tac tac tac tac.
La deuxième session m'a fait décoller. Littéralement. Oh, pas de beaucoup. Quelques centimètres. Au début, je devais sauter entre les mini haies couchées. Puis il a fallu sauter entre les mini haies relevées. Croyez moi, la prochaine fois que je fais des squats, je vais penser à cette pauvre haie de 20 centimètres sur laquelle j'ai atterri à pieds joints. Ou encore de ces très longues, trop longues secondes qu'il m'a fallu pour me redresser à chaque fin de saut. Un peu comme les gymnastes, quand ils sortent des barres asymétriques ou de la poutre, PAM, ils te font un contrôleur aérien parfait, les fesses serrées, les bras tendus. Chez moi, le contrôleur, il était bourré. Ou malade. Voire les deux. Et j'avais juste fait un saut, pas trois vrilles et un salto arrière.
Cet exercice "pliométrique" a mis en lumière le rôle crucial des bras. Ils aident à la prise d'élan et à l'équilibre, dans le saut, comme dans la course. Je l'ai compris quand Pascal m'a demandé de faire les mêmes sauts en me tenant les épaules, les bras repliés contre moi. Et j'en ai eu la preuve au réveil ce matin, quand j'ai senti des courbatures incroyables dans les trapèzes, alors que côté jambes, tout allait bien. La prochaine fois que je ferai des développés couchés et des rowings à la barre (c'est le mouvement du rameur, mais vous êtes debout, les genoux légèrement pliés, et c'est une barre de musculation qui sert de rames), je me souviendrai que cela sert à courir et à sauter, et pas juste à faire la mariole dans une salle de sport.
J'ai fini cette séance par un mini fractionné sur la piste. Pascal m'a demandé en combien de temps je voulais faire l'accélération. Après quelques hésitations, j'ai opté pour 1'20. C'est le temps que je sais savoir faire. Rien de confortable, mais pas de mise en danger non plus. Si j'avais eu le courage, j'aurais dit 1'15, le temps que je n'ai pas réussi à faire la dernière fois. Mais je croyais que nous allions faire plusieurs tours, alors j'ai décidé de me ménager. Contrairement aux fois précédentes, Pascal n'était pas à mes côtés, ni devant, mais derrière moi, assurant la cadence en coulisse. En sortie de virage, il m'a annoncé que j'avais fait très exactement 1'20. :-)
*Fière*
Bilan de cette séance "mini" :
Durée : 1h46
Calories : 854
Vitesse maximale : 11.8 km/h
FC moyenne : 147 (80%)
FC maximale : 185 (101%)
FC minimale : 88 (48%)
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