Samedi matin, stade Emile Anthoine, 11h.
"Nous allons faire de la marche en fractionné. C'est à dire alterner marche rapide et marche lente. C'est parti ?"
C'est parti.
La marche, ça ne me fait pas peur.
Avec mon poids actuel, c'est même tout ce que je sais faire, marcher.
Toutes les minutes, je dois accélérer, en roulant des fessiers, et en attaquant le sol du talon. Le mollet droit me fait mal depuis mon réveil, mais rien de grave. Il faut dire que j'ai mal dormi. Une énième inondation dans mes toilettes. Il faudra que je demande à Manu de me changer le joint... Serre les poings, Caro, et attaque du talon.
Je me rends vite compte que ce que Pascal appelle "marche lente" c'est déjà de la bonne marche. Genre quand t'es pas sûre d'avoir ton train. Marchant constamment un pas devant moi, il me demande de venir à sa hauteur. Au bout de 500 m de "viens à ma hauteur", je décide de le rejoindre d'un petit pas chassé espiègle. Mais mon rire reste suspendu dans les airs. Je sens instantanément mon muscle se recroqueviller dans mon mollet comme un escargot, effrayé par la tentative d'activité insensée que je lui impose.
C'est la crampe.
Mais attention, pas la petite crampe de rien du tout, qui passe en 2 minutes. Non non non non. La crampe qui t'empêche de marcher pendant quelques heures et se rappelle à ton bon souvenir pendant quelques jours. Pascal m'a déposée dans un salon de massage thaï, où j'ai pu me faire masser et enfin poser le pied par terre.
Depuis ce matin là, je n'essaye plus de faire des choses qu'on ne me demande pas (des pas chassés, par exemple) surtout si c'est juste pour faire rire, j'essaye de bien dormir avant un entrainement, et je retourne me faire masser régulièrement.