mercredi 18 avril 2012

"Après le sport, il faut faire du sport"

"Après le sport, il faut faire du sport", me dit Ludovic le plus sérieusement du monde. J'écoute mon collègue, très sportif, avec attention, acquiesçant avec vigueur. La même scène, un mois plus tôt, m'aurait probablement inspiré un one-man-show... Mais là, on est mardi 17 avril, et je vois exactement ce dont il parle, et pourquoi c'est important.

Trois jours plus tôt, après la séance des squats, je n'ai pas pu rentrer chez moi. Il a fallu que je prenne un taxi. Je marchais comme si j'avais eu deux jambes de bois. J'ai compris que le retour en métro allait être compromis quand j'ai avisé les trois petites marches, devant la salle de sport.... *sueurs froides*.... Impossible de les descendre sans gémir discrètement à chaque pallier.

Le lendemain, la douleur était encore plus forte. Je n'arrivais pas à faire grand chose. Aller faire le marché ? plutôt crever. M'asseoir sur le canapé ? Plutôt crever. D'ailleurs je vous laisse imaginer, quand il a fallu que je m'asseye sur la lunette des toilettes, le cirque que ça a été... A la douleur s'est ajouté rapidement un mélange de déception, de tristesse  et de colère. Je ne suis pas à la hauteur. C'est des conneries, tout ça. Je suis pas en état. Tout ce que je vais réussir à faire, c'est gagner un nouvel aller simple pour l’hôpital. Je suis en train de faire n'importe quoi.... si ça se trouve, je vais perdre mes jaaaambes !!
C'est à cet instant précis que j'ai décidé d'aller prendre l'air.
J'ai marché 45 minutes pour assouplir un peu mes deux blocs de béton. En rentrant, j'ai fait quelques étirements, mais une demi-heure plus tard, le béton se figeait à nouveau.

Le lundi matin, je ne pouvais toujours pas descendre les marches du métro. C'est un problème, quand on doit se rendre au bureau. Là, j'ai vraiment eu peur. Il y a deux ans, ma poussée inflammatoire a commencé comme ça, exactement. Je sortais d'une initiation à la boxe, qui m'avait un peu remuée. Les courbatures m'ont empêchée de marcher pendant trois jours. J'entends encore Julie se marrer quand elle me voyait passer devant son bureau, pliée comme une mémé dans les dessins animés japonais... Moi aussi, ça me faisait marrer. Puis la fièvre est arrivée.

Je n'ose pas appeler mon coach. Je vais lui dire quoi ? que j'ai des courbatures et que j'ai peur de mourir ?.... Mmmmmmmouais, non.

Le soir, je décide de rentrer du bureau à pied (environ 45 minutes de marche) et de retourner au salon de massage thaï qui m'avait si bien réussi dix jours plus tôt. Une heure plus tard, la douleur est toujours vive, mais j'ai retrouvé mon calme.
...

"Je le dis souvent : après le sport, il faut faire du sport. Cela permet d'éliminer l'acide lactique resté emprisonné dans tes muscles". On est mardi 17 avril, et je vois exactement ce dont Ludovic me parle, et pourquoi c'est important. Une fois rentrée à la maison, j'ai pédalé pendant 30 minutes devant ma télé, et les courbatures sont parties instantanément.

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