mercredi 19 septembre 2012
One Dollar Baby
Il y a un peu plus de quatre mois, Pascal m'avait promis que le jour où ma condition physique, notamment mon temps de récupération, le permettrait, il me ferait faire de la boxe (sa discipline). A l'époque, je me souviens avoir pensé que ça n'arriverait probablement jamais. Enfin, plus exactement, je ne voyais pas par quel miracle j'allais mettre 2 ou 3 minutes à récupérer une fréquence cardiaque à peu près normale après un gros effort, là où j'en mettais alors 15....
Mercredi dernier, trois jours après la Parisienne, Pascal m'a donné rendez-vous à la salle pour faire une séance de musculation. J'étais vraiment heureuse de le revoir, après 15 jours d'entrainement à distance, mais bon, la muscu... c'est indispensable, mais il y a plus exaltant. D'ailleurs, j'ai pensé qu'il voulait m'apprendre un nouveau geste technique, parce que sinon il m'aurait laissé faire ma séance toute seule. Mais j'étais loin de me figurer qu'il allait m'apprendre à faire un uppercut.
Quand je suis sortie des vestiaires, il m'a annoncé, avec son petit air de accroche-toi-on-va bien-s'marrer-t'es-assise ? que je commence à bien connaître : "aujourd'hui...on BOXE !".
♫♪ Face to face ! out in the hea-eaaaaaaaaat ! ♫♪
Ouaiiiiiiiiiiis ! Ouais ! ouais, aujourd'hui on boxe, OUAIIIIIIIS !!
♫♪ Hangin' tough, stayin' hungry ! ♫♪
Depuis le temps que j'attends ça ! HAHA !
♫♪ They stack the odd, still we take to the street ♫♪
Je suis Mohamed Ali, "I will show you how great I am" ! Yeah kiddo, "baaaaaad, I'm baaaaaaaaad" !
♫♪ For the kill with the skill to surviiiiive ♫♪
... Et là (dérapage du diamant sur le 33 tours) il m'a collé une corde à sauter dans les mains.
"Tu sais que 20 minutes de corde à sauter, ça équivaut à 40 minutes de course, environ ?... Allez, c'est parti pour des séries de 3 minutes, 1 minute de récupération !"
What ?! Mais je ne sais même plus par quel bout ça se tient moi, une corde à sauter !... Et là, je comprends qu'avant de me trémousser en fredonnant The eye of the tiger, il va falloir que j'en chie des ronds de chapeaux. The thrill of the fight, tu penses ! The thrill of la corde qui te fouette le mollet, ouais... Combien de fois j'ai sauté sur la corde, combien de fois il a fallu que je reprenne, le souffle court, la gueule en feu, alors que c'était juste l'échauffement... Au bout de 15 minutes, tout de même, j'ai commencé à sentir un mieux, le rythme qui s'impose, le corps qui se tend. Nous avons fini par un échauffement ostéo-articulaire (principalement des bras et des épaules).
Après une demi-heure d'échauffement, j'étais prête pour enfiler des gants. Enfin, d'abord des espèces de mitaines, avec un coussinet de gel au niveau des articulations, et des bandages autour des poignets, puis seulement les gants. HAHA, ça devient sérieux, là, non ?!?! :-)
Une heure durant, Pascal m'a alors appris des gestes de base : le direct, le crochet, et l'uppercut. Et une règle d'or : ne jamais baisser sa garde. Protéger les mandibules, protéger les côtes, en permanence. Et contrairement à ce qui se passe en boxe thaï ou en boxe française, on ne frappe pas avec les jambes, en boxe anglaise. Elles restent au sol.... ça a l'air simple, dit comme ça, mais cela faisait une éternité qu'un exercice ne m'avait pas demandé autant d'efforts de concentration.
Ou plutôt non, ça ne faisait pas si longtemps : vendredi dernier, à mon cours de chant. Tout geste technique demande de la concentration et de la répétition : il doit être ingéré, intégré, compris, au point de devenir un automatisme, avant de pouvoir être exécuté avec de la force. En boxe, comme en chant lyrique. Sauf que le geste vocal est interne. On ne peut pas le reproduire au visuel ou à l'oreille, on est obligé d'apprendre à le sentir, et ce travail d'orfèvre, naturel chez quelques extraterrestres, peut prendre des années pour le commun des mortels.
J'ai senti la fatigue nerveuse monter petit à petit. J'étais souvent tentée de rire... pour rien, juste pour masquer mon embarras, ou mon refus, au départ, de frapper, quand Pascal me le demandait. Comme si j'allais lui faire mal, la bonne blague.... N'empêche. ça n'est pas un geste banal, ça n'est pas un sport anodin.
Au bout d'une heure de directs, crochets et uppercuts, j'étais cuite. Les cheveux dégoulinants sur ma joue (allez vous recoiffer avec des gants de boxe), le pantalon roulé sous la bedaine (oui, allez remonter un pantalon avec des gants de boxe...), et le t-shirt prêt à essorer, je n'avais qu'une envie : filer sous la douche puis sous ma couette.
Mais en fait, c'est sur le dos, que j'ai filé. Pour une série d'abdos. "Eh ouais, c'est un entrainement de boxe, Caro, on rigole pas, là !". Puis encore un exercice de gainage (il faut faire superman qui vole sur le ventre, et tenir). Et enfin le stretching.
Deux heures, en tout, dont je suis sortie lessivée. Et lavée de tout stress. Cette nuit là a été la seule, de toute la semaine, où j'ai bien dormi.
* * *
Je ne pouvais pas terminer ce post sans partager avec vous une des mes interviews préférées de Mohamed Ali. Cela se passe juste avant son combat (baptisé "Rumble in the jungle") contre George Foreman à kinshasa, le 30 octobre 1974.
Pour bien savourer cet extrait, il faut planter le décor : Ali tente depuis plusieurs années de reconquérir son titre de champion du monde. Le mythe s'est un peu effrité. Foreman, quant à lui, vient de mettre au tapis l'un des grands vainqueurs d'Ali : Joe Frazier. L'enjeu est donc énorme, pour Ali, qui va tenter de prendre un ascendant psychologique sur Foreman. Et voici comment il s'y prend.
Mohamed Ali When we were kings par polobylimsa
vendredi 14 septembre 2012
Ma Parisienne
Mettre mon cardio-fréquencemètre, épingler mon dossard,
enfiler le bon pantalon de course (celui que je ne perds pas)... d’abord la jambe
gauche, toujours, chaussette, chaussure, puis la jambe droite... "et puis une gorgée de Volvic, toujours". Je ricane, un pied en dehors de la couette.
On est dimanche matin. Il est 4h40, et je fixe le plafond. J’attends que le réveil sonne en tentant de visualiser le trajet de la course, dont le top départ sera donné dans six heures.
Je pars des jardins du Trocadéro, je monte à droite jusqu’à Iéna, puis je redescends sur le carrefour de l’Alma (1km). Ensuite je prends à droite les quais de Seine, je repasse devant le Trocadéro (2 km) pour filer jusqu’au pont de Bir Hakeim. Je traverse la Seine puis je reprends les quais sur la gauche. Là, au 3ème kilomètre, peu après mon cher stade Emile Anthoine, il y aura un ravitaillement. Mais je ne m’arrêterai probablement pas (sauf pour un verre d'eau).
La question peut se poser, au matin d’une course, de savoir s’il vaut mieux se lever un peu tôt pour manger, sachant qu’il faut alors respecter un délai de 3 heures environ avant de courir, ou bien se lever plus tard, faire une bonne nuit, et partir à jeun. En l’occurrence, la compétition ne débutant pas avant 10h, je vais évidemment engloutir mon petit déjeuner habituel : un café, un jus d’orange, une tranche de vollkornbrot (pain noir) avec une tranche de gouda, une habitude héritée de mes séjours berlinois. Pas besoin de ravitaillement en vol, donc.
La suite du trajet me semble plus confuse, car je ne passe jamais par là à pied. J’ai donc un peu de mal à évaluer les distances, mais a priori, cela me semble très simple : je longe les quais de Seine devant la Tour Eiffel, je passe devant le musée du quai Branly. Arrivée au pont de l’Alma (4km), je prends à droite l’avenue Rapp qui débouche sur le côté droit du Champ-de-Mars. Là, je remonte l'avenue de la Bourdonnais en direction de la Tour Eiffel, je traverse le Champ-de-Mars (5km), que je contourne ensuite par l'avenue de Suffren jusqu’à Ecole Militaire, où se situe la ligne d’arrivée (6,3 km).
Pif paf pouf, c’est bon, c’est dans la poche.
6h40. Je me lève.
7h30. Coup de fil de Pascal, mon coach. "Vis ta course, fais toi plaisir, oublie tout le reste". Je savoure cette dernière ration de confiance, de patate, et de complicité.
9h00. Je rejoins les neuf collègues avec qui je cours dans la catégorie Challenge entreprise. La foule grossit à vue d’œil derrière nous. Le soleil qui chatouillait timidement les pieds de la Tour Eiffel il y a une demi-heure commence à devenir insistant. On lui tourne le dos, on évite son regard, mais rien n’y fait : il est déjà chaud. Or pour ne pas m'encombrer, ni avoir envie d'aller faire un tour dans les fourrés en me frayant un passage à travers les 24000 participantes de cette édition 2012, je n'ai pas pris d'eau, et je commence à le regretter.
9h45. Je suis surexcitééééééééééééééée !!! Au loin, un haut-parleur crache de la techno, et devant moi, des filles déguisées en poisson s’agitent, et se trémoussent, comme hors de leur bocal. Toutes les 4 minutes, un bloc d'environ un millier de battantes se place sur la ligne de départ, s’échauffe sous les consignes survitaminées d’une animatrice en débardeur fluo, et part en petite foulée.
9h58. J’ai mal au ventre. J’aurais dû écouter mon instinct et manger du muesli avec du yaourt, bordel… Pas de fibre avant une course, tout le monde sait ça!... Ou alors c’est le stress…
10h00 : "Zérooooooo !" Le compte à rebours est terminé. Le bloc dans lequel je me trouve s’ébranle et s’élance, et s'émiette, à l’assaut de l’avenue d’Iéna. Je déclenche ma Polar, et me jette dans la cohue.
A partir de ce moment là, j'ai passé mon temps à me faire doubler.
54 minutes, très précisément.
Je peux vous dire que psychologiquement, il faut être à l'aise dans ses baskets pour apprécier, avec toute la distance nécessaire, cette sensation de... ben de ramasse, quoi. D'autant que je me suis aperçue, au panneau annonçant le 2ème kilomètre, que mon podomètre était calibré de manière très optimiste, et que, quand il m'indiquait 2 km, j'en avais en réalité parcouru 1,9. Croyez moi : quand vous passez le panneau "5 kilomètres", alors que vous pensiez en avoir parcouru 5,5 , et qu'en plus il vous en reste 1,3 à faire EN VRAI, vous êtes à deux doigts du forfait.
Heureusement, fanfares et percussionnistes s'égrainent tout le long du parcours, balisé d'une foule d'anonymes, venus là pour encourager quelqu'un ou même parfois personne, c'est à dire tout le monde. Entre le 4ème et le 5ème kilomètre, j'ai marché, pendant quelques dizaines de mètres, n'en pouvant plus de fatigue et de chaleur. Une dame m'a alors lancé un grand sourire "Allez Caroline, tiens le coup, jusqu'au bout !!". J'ai compris pourquoi les dossards, qui portaient nos prénoms, devaient être portés à l'avant du t-shirt. Ce soutien, aussi inattendu qu'émouvant, m'a reboostée pour quelques centaines de mètres.
Les 300 derniers mètres ne furent pas les plus durs, comme on le prétend souvent. Mais le kilomètre qui a précédé, oui, ça, c'est certain. J'ai franchi la ligne d'arrivée le visage cramoisi et les jambes lourdes, mais heureuse. Puis j'ai rejoint mes collègues dans le Village installé, pour l'occasion, sur le Champ-de-Mars.
La retombée a été un peu dure. Je n'ai pas vraiment eu l'occasion d'être émue tout de suite. J'avais surtout un mal de ventre carabiné, on eu dit que j'avais couru 6 km dans mes entrailles. J'ai repensé aux explications de Pascal au sujet de l'ischémie mésentérique... J'ai descendu le demi-litre d'eau que l'on m'a tendu à l'arrivée, mais je ne suis pas arrivée à finir ma banane. Pas faim, juste soif, et une immense fatigue, qui s'est abattue d'un coup dans mes genoux. J'ai appelé Pascal pour lui raconter l'essentiel et le remercier, puis je suis rentrée prendre ma douche et me glisser sous ma couette, pour une bonne partie de l'après-midi.
ça n'est que le lendemain que j'ai commencé à parader, médaille au cou, et fierté à la boutonnière.
PS : Pour l'anecdote, mes collègues ont toutes méchamment assuré ! Stéphanie a fait la course en 32 minutes, et les autres ont mis entre 40 et 50 minutes.
On est dimanche matin. Il est 4h40, et je fixe le plafond. J’attends que le réveil sonne en tentant de visualiser le trajet de la course, dont le top départ sera donné dans six heures.
Je pars des jardins du Trocadéro, je monte à droite jusqu’à Iéna, puis je redescends sur le carrefour de l’Alma (1km). Ensuite je prends à droite les quais de Seine, je repasse devant le Trocadéro (2 km) pour filer jusqu’au pont de Bir Hakeim. Je traverse la Seine puis je reprends les quais sur la gauche. Là, au 3ème kilomètre, peu après mon cher stade Emile Anthoine, il y aura un ravitaillement. Mais je ne m’arrêterai probablement pas (sauf pour un verre d'eau).
La question peut se poser, au matin d’une course, de savoir s’il vaut mieux se lever un peu tôt pour manger, sachant qu’il faut alors respecter un délai de 3 heures environ avant de courir, ou bien se lever plus tard, faire une bonne nuit, et partir à jeun. En l’occurrence, la compétition ne débutant pas avant 10h, je vais évidemment engloutir mon petit déjeuner habituel : un café, un jus d’orange, une tranche de vollkornbrot (pain noir) avec une tranche de gouda, une habitude héritée de mes séjours berlinois. Pas besoin de ravitaillement en vol, donc.
La suite du trajet me semble plus confuse, car je ne passe jamais par là à pied. J’ai donc un peu de mal à évaluer les distances, mais a priori, cela me semble très simple : je longe les quais de Seine devant la Tour Eiffel, je passe devant le musée du quai Branly. Arrivée au pont de l’Alma (4km), je prends à droite l’avenue Rapp qui débouche sur le côté droit du Champ-de-Mars. Là, je remonte l'avenue de la Bourdonnais en direction de la Tour Eiffel, je traverse le Champ-de-Mars (5km), que je contourne ensuite par l'avenue de Suffren jusqu’à Ecole Militaire, où se situe la ligne d’arrivée (6,3 km).
Pif paf pouf, c’est bon, c’est dans la poche.
6h40. Je me lève.
7h30. Coup de fil de Pascal, mon coach. "Vis ta course, fais toi plaisir, oublie tout le reste". Je savoure cette dernière ration de confiance, de patate, et de complicité.
9h00. Je rejoins les neuf collègues avec qui je cours dans la catégorie Challenge entreprise. La foule grossit à vue d’œil derrière nous. Le soleil qui chatouillait timidement les pieds de la Tour Eiffel il y a une demi-heure commence à devenir insistant. On lui tourne le dos, on évite son regard, mais rien n’y fait : il est déjà chaud. Or pour ne pas m'encombrer, ni avoir envie d'aller faire un tour dans les fourrés en me frayant un passage à travers les 24000 participantes de cette édition 2012, je n'ai pas pris d'eau, et je commence à le regretter.
9h45. Je suis surexcitééééééééééééééée !!! Au loin, un haut-parleur crache de la techno, et devant moi, des filles déguisées en poisson s’agitent, et se trémoussent, comme hors de leur bocal. Toutes les 4 minutes, un bloc d'environ un millier de battantes se place sur la ligne de départ, s’échauffe sous les consignes survitaminées d’une animatrice en débardeur fluo, et part en petite foulée.
9h58. J’ai mal au ventre. J’aurais dû écouter mon instinct et manger du muesli avec du yaourt, bordel… Pas de fibre avant une course, tout le monde sait ça!... Ou alors c’est le stress…
10h00 : "Zérooooooo !" Le compte à rebours est terminé. Le bloc dans lequel je me trouve s’ébranle et s’élance, et s'émiette, à l’assaut de l’avenue d’Iéna. Je déclenche ma Polar, et me jette dans la cohue.
A partir de ce moment là, j'ai passé mon temps à me faire doubler.
54 minutes, très précisément.
Je peux vous dire que psychologiquement, il faut être à l'aise dans ses baskets pour apprécier, avec toute la distance nécessaire, cette sensation de... ben de ramasse, quoi. D'autant que je me suis aperçue, au panneau annonçant le 2ème kilomètre, que mon podomètre était calibré de manière très optimiste, et que, quand il m'indiquait 2 km, j'en avais en réalité parcouru 1,9. Croyez moi : quand vous passez le panneau "5 kilomètres", alors que vous pensiez en avoir parcouru 5,5 , et qu'en plus il vous en reste 1,3 à faire EN VRAI, vous êtes à deux doigts du forfait.
Heureusement, fanfares et percussionnistes s'égrainent tout le long du parcours, balisé d'une foule d'anonymes, venus là pour encourager quelqu'un ou même parfois personne, c'est à dire tout le monde. Entre le 4ème et le 5ème kilomètre, j'ai marché, pendant quelques dizaines de mètres, n'en pouvant plus de fatigue et de chaleur. Une dame m'a alors lancé un grand sourire "Allez Caroline, tiens le coup, jusqu'au bout !!". J'ai compris pourquoi les dossards, qui portaient nos prénoms, devaient être portés à l'avant du t-shirt. Ce soutien, aussi inattendu qu'émouvant, m'a reboostée pour quelques centaines de mètres.
Les 300 derniers mètres ne furent pas les plus durs, comme on le prétend souvent. Mais le kilomètre qui a précédé, oui, ça, c'est certain. J'ai franchi la ligne d'arrivée le visage cramoisi et les jambes lourdes, mais heureuse. Puis j'ai rejoint mes collègues dans le Village installé, pour l'occasion, sur le Champ-de-Mars.
La retombée a été un peu dure. Je n'ai pas vraiment eu l'occasion d'être émue tout de suite. J'avais surtout un mal de ventre carabiné, on eu dit que j'avais couru 6 km dans mes entrailles. J'ai repensé aux explications de Pascal au sujet de l'ischémie mésentérique... J'ai descendu le demi-litre d'eau que l'on m'a tendu à l'arrivée, mais je ne suis pas arrivée à finir ma banane. Pas faim, juste soif, et une immense fatigue, qui s'est abattue d'un coup dans mes genoux. J'ai appelé Pascal pour lui raconter l'essentiel et le remercier, puis je suis rentrée prendre ma douche et me glisser sous ma couette, pour une bonne partie de l'après-midi.
ça n'est que le lendemain que j'ai commencé à parader, médaille au cou, et fierté à la boutonnière.
PS : Pour l'anecdote, mes collègues ont toutes méchamment assuré ! Stéphanie a fait la course en 32 minutes, et les autres ont mis entre 40 et 50 minutes.
samedi 8 septembre 2012
J - 1
J-1, tout va bien.
Enfin tout va bien... Faut le dire vite.
J'alterne entre des moments d'intense confiance : je suis entraînée, je sais que je peux faire cette course de 6 km, il va faire beau, je serai avec des filles super chouettes et dynamiques... et des instants de doutes affreux : d'abord, la course, elle n'est pas de 6 km, mais de 6.3 km et croyez moi que les 300 mètres en plus je vais les sentir passer, ensuite, la dernière fois que je suis partie courir 5 km, j'ai regardé ma montre tous les 100 mètres à partir du 4ème kilomètre, en priant pour que ça s'arrête, et enfin il ne va pas faire beau mais CHAUD ; sachant je vais attendre deux heures avant le top départ (28 000 participantes, un départ toutes les 7 minutes entre 9h45 et 11h), comment je vais faire si j'ai envie de faire pipiiiiiii ?!?...
Bref, J-1, (presque) tout va (à peu près) bien.
Ma semaine a été pauvre en vie sociale. Très pauvre. Je crois que j'ai rarement vu aussi peu de potes. J'ai même refusé une soirée pour aller m'entrainer... Mais, mais, mais... j'ai noué une relation très intime avec la Coulée verte. J'ai couru en effet presque tous les soirs sur cette ancienne voie ferrée qui, bordée d'arbres et d'arbustes, quelques mètres tantôt au dessus tantôt en dessous du niveau des habitations, trace un rayon de fraicheur du cœur de la capitale jusqu'à la porte de Montempoivre, à la lisière du bois de Vincennes.
J'ai été très étonnée, cette semaine, de constater qu'il m'était beaucoup moins pénible de courir 12 minutes à 8.3 km/h (lors de mon dernier Cooper) que 24 minutes à 7 km/h. La raison est très simple : moins vous avez de vitesse, plus vous pesez sur vos muscles, donc plus vous les ressentez. C'est un peu comme quand vous montez les marches d'un escalier en faisant des gestes lents. Vous risquez d'avoir une sensation de lourdeur et de fatigue plus importante que si vous montez cet escalier quatre à quatre. Dans ce dernier cas, vous serez plus essoufflé, c'est certain, la fréquence cardiaque s'accélérant. Mais grâce à votre force d'inertie, la sensation de lourdeur sera moindre. Il est donc intéressant d'alterner de longs exercices d'endurance fondamentale (par exemple 45 min au cours desquels votre fréquence cardiaque ne dépasse pas les 75%) et des fractionnés (alternance d'accélérations sur quelques minutes, puis de récupérations).
J'ai fini la semaine sur les rotules.
C'était le but d'ailleurs. Si Pascal m'a fait courir tous les soirs, alors que d'ordinaire mes entrainements sont espacés d'au moins un jour de repos, c'est parce qu'en fatiguant l'organisme plus que d'habitude, sans lui laisser le temps de totalement récupérer, on l'amène, le jour où l'entrainement s'arrête, à "surcompenser". C'est à dire non seulement à récupérer ses anciennes capacités de manière optimale, mais aussi à les dépasser. J'ai donc couru mardi, mercredi, jeudi et vendredi, mais aujourd'hui, je n'ai strictement rien fait, à part voir des amis, me faire faire un massage thaï traditionnel et manger des pâtes.
En principe donc, je devrais arriver au Trocadéro demain avec mes réserves de glycogène et d'oxygène bien à bloc. Reste à bien dormir cette nuit, et à ne pas trop cogiter au top départ. Et ça, c'est pas gagné. :-)
...
Et vous, vous souvenez vous de votre premier challenge sportif ?
Enfin tout va bien... Faut le dire vite.
J'alterne entre des moments d'intense confiance : je suis entraînée, je sais que je peux faire cette course de 6 km, il va faire beau, je serai avec des filles super chouettes et dynamiques... et des instants de doutes affreux : d'abord, la course, elle n'est pas de 6 km, mais de 6.3 km et croyez moi que les 300 mètres en plus je vais les sentir passer, ensuite, la dernière fois que je suis partie courir 5 km, j'ai regardé ma montre tous les 100 mètres à partir du 4ème kilomètre, en priant pour que ça s'arrête, et enfin il ne va pas faire beau mais CHAUD ; sachant je vais attendre deux heures avant le top départ (28 000 participantes, un départ toutes les 7 minutes entre 9h45 et 11h), comment je vais faire si j'ai envie de faire pipiiiiiii ?!?...
Bref, J-1, (presque) tout va (à peu près) bien.
Ma semaine a été pauvre en vie sociale. Très pauvre. Je crois que j'ai rarement vu aussi peu de potes. J'ai même refusé une soirée pour aller m'entrainer... Mais, mais, mais... j'ai noué une relation très intime avec la Coulée verte. J'ai couru en effet presque tous les soirs sur cette ancienne voie ferrée qui, bordée d'arbres et d'arbustes, quelques mètres tantôt au dessus tantôt en dessous du niveau des habitations, trace un rayon de fraicheur du cœur de la capitale jusqu'à la porte de Montempoivre, à la lisière du bois de Vincennes.
J'ai été très étonnée, cette semaine, de constater qu'il m'était beaucoup moins pénible de courir 12 minutes à 8.3 km/h (lors de mon dernier Cooper) que 24 minutes à 7 km/h. La raison est très simple : moins vous avez de vitesse, plus vous pesez sur vos muscles, donc plus vous les ressentez. C'est un peu comme quand vous montez les marches d'un escalier en faisant des gestes lents. Vous risquez d'avoir une sensation de lourdeur et de fatigue plus importante que si vous montez cet escalier quatre à quatre. Dans ce dernier cas, vous serez plus essoufflé, c'est certain, la fréquence cardiaque s'accélérant. Mais grâce à votre force d'inertie, la sensation de lourdeur sera moindre. Il est donc intéressant d'alterner de longs exercices d'endurance fondamentale (par exemple 45 min au cours desquels votre fréquence cardiaque ne dépasse pas les 75%) et des fractionnés (alternance d'accélérations sur quelques minutes, puis de récupérations).
J'ai fini la semaine sur les rotules.
C'était le but d'ailleurs. Si Pascal m'a fait courir tous les soirs, alors que d'ordinaire mes entrainements sont espacés d'au moins un jour de repos, c'est parce qu'en fatiguant l'organisme plus que d'habitude, sans lui laisser le temps de totalement récupérer, on l'amène, le jour où l'entrainement s'arrête, à "surcompenser". C'est à dire non seulement à récupérer ses anciennes capacités de manière optimale, mais aussi à les dépasser. J'ai donc couru mardi, mercredi, jeudi et vendredi, mais aujourd'hui, je n'ai strictement rien fait, à part voir des amis, me faire faire un massage thaï traditionnel et manger des pâtes.
En principe donc, je devrais arriver au Trocadéro demain avec mes réserves de glycogène et d'oxygène bien à bloc. Reste à bien dormir cette nuit, et à ne pas trop cogiter au top départ. Et ça, c'est pas gagné. :-)
...
Et vous, vous souvenez vous de votre premier challenge sportif ?
vendredi 31 août 2012
J'suis toute tordue
Une petite scoliose,
Un disque pincé dans les lombaires,
Les pieds légèrement en appui vers l'extérieur,
Le corps qui porte trop sur l'avant des pieds,
Le bassin pas droit,
...
Wooow ! bienvenue chez Monstres & cie !
Suite à mes douleurs dans les ischios, je suis enfin allée voir le médecin, qui m'a envoyée faire une radio, puis une visite chez un podologue du sport.
J'en suis ressortie avec des semelles orthopédiques (hahaha sexyyyyy !) et des séances de rééducation du rachis chez le kiné.
Mais l'essentiel est que j'ai pu reprendre la course !
J'ai récupéré mes semelles lundi, et dès le lendemain, j'ai vu Pascal qui m'a fait faire un test de Cooper. Pas un demi, hein, mais un VRAI, de 12 minutes.
distance : 1.65 km
Vitesse moyenne : 8.3 km/h
Vitesse maximale : 11 km/h
FCM : 183
Plus que 8 jours avant la Parisienne...
Pascal m'a prévu un programme assez intense cette semaine, pour être prête le jour J. Je n'ai plus beaucoup de temps, et je suis toute tordue, mais je m'en fous, j'ai à nouveau le droit de mettre mes baskets, et il n'y a que ça qui compte.
Un disque pincé dans les lombaires,
Les pieds légèrement en appui vers l'extérieur,
Le corps qui porte trop sur l'avant des pieds,
Le bassin pas droit,
...
Wooow ! bienvenue chez Monstres & cie !
Suite à mes douleurs dans les ischios, je suis enfin allée voir le médecin, qui m'a envoyée faire une radio, puis une visite chez un podologue du sport.
J'en suis ressortie avec des semelles orthopédiques (hahaha sexyyyyy !) et des séances de rééducation du rachis chez le kiné.
Mais l'essentiel est que j'ai pu reprendre la course !
J'ai récupéré mes semelles lundi, et dès le lendemain, j'ai vu Pascal qui m'a fait faire un test de Cooper. Pas un demi, hein, mais un VRAI, de 12 minutes.
distance : 1.65 km
Vitesse moyenne : 8.3 km/h
Vitesse maximale : 11 km/h
FCM : 183
Plus que 8 jours avant la Parisienne...
Pascal m'a prévu un programme assez intense cette semaine, pour être prête le jour J. Je n'ai plus beaucoup de temps, et je suis toute tordue, mais je m'en fous, j'ai à nouveau le droit de mettre mes baskets, et il n'y a que ça qui compte.
mardi 21 août 2012
Une addiction positive ?
Addiction
positive : concept créé en 1976 par le docteur William Glasser pour
décrire le phénomène d'accoutumance à la pratique sportive, par
opposition aux addictions négatives (alcool, drogues, jeu)...
Démonstration.
Mercredi 15 août, 10h40
"Bon ben tu te reposes, totalement. Pas de course, tu peux aller à la piscine mais sans tes palmes". La sentence de Pascal aux symptômes que j'évoque à mon retour de vacances est sans appel. Si le médecin, que je vais essayer de voir au plus vite, aujourd'hui ou demain, me dit que les douleurs que j'éprouve le long de l'arrière des jambes sont d'origine musculaire, je serai la plus heureuse des joggeuses : un peu de repos et de décontractant feront l'affaire. Mais s'il s'agit d'une tendinite ou du nerf sciatique, ça risque d'être plus long à soigner.
La douleur est apparue pour la première fois lors de ma rando en pays basque. J'ai senti que ça lançait dans les ischio-jambiers. Quand ça s'est étendu progressivement du bas du fessier jusqu'en haut du mollet gauche, j'ai su que j'étais en train de tirer sur la corde, mais je n'avais pas d'autre choix que de marcher jusqu'au bout.
Rien de grave, demain je vois mon médecin, et samedi, je cours. C'est sûr.
Mercredi 15 août, 10h43
Mon médecin ne rentre que lundi matin. Merde.
Vendredi 17 août, 19h00
Eh ben c'est pas gagné !
Ce matin, j'ai littéralement mendié auprès de Pascal une séance de musculation des membres supérieurs. Hahahaha, une vraie junkie !... mais je voulais au moins bosser les pectoraux et les dorsaux pendant que je me repose les ischios. Inutile de vous dire que ce fût peine perdue : "repos, sauf piscine". Sans palmes. Genre "oui tu peux manger du chocolat. Sans cacao". Super. "Un chewing gum ? Mais tu le mâches pas, hein, déconne pas".... A une vingtaine de jours seulement de la Parisienne, cet arrêt forcé me mine le moral.
Pendant mes vacances, je suis allée courir 2 à 3 fois par semaine. Je commençais à chaque fois par un petit footing de 10 minutes à faible allure, puis j'enchainais avec un fractionné. A chaque nouvelle sortie, j'augmentais d'une minute le temps d'accélération. La première fois, j'ai commencé avec 7 séries d'1 à 2 minutes à allure soutenue, entrecoupées d'une minute de marche pour la récupération. Puis la fois d'après, j'ai fait 7 séries de 3 minutes, etc... jusqu'à, dimanche dernier : 7 séries de 6 minutes. Ce jour là, j'ai réussi à courir 7 km en une heure. J'ai réalisé pour la première fois que je n'étais pas inquiète pour La Parisienne.
Mais cette belle sérénité a été balayée avec l'arrêt des entrainements : j'ai l'impression que je suis en train de tout perdre.
Samedi 18 août, 10h00
Pfffffffff..
Dimanche 19 août, 12h40
Je suis allée faire 1000 m à la piscine, ce matin.
Que de la brasse.
C'était bien.
Mmm.
...
JE VEUX FAIRE UN FOOTIIIIING !!!
Je sais ce que vous allez me dire: c'est de la faute des endorphines.
Cette morphine naturelle, secrétée par le cerveau après plusieurs dizaines de minutes d'effort continu, donnerait des ailes à un lamantin neurasthénique. Et, de fait, je crois l'avoir ressentie pour la première fois dimanche dernier après 35 minutes de course, au beau milieu de mon dernier fractionné. Mon souffle est devenu soudainement plus fluide, alors que j'étais à 90% de ma fréquence cardiaque maximale (pas franchement une zone confortable, en principe), j'avais vraiment la sensation d'être portée, et je n'avais pas envie que ça s'arrête...
Mais dans l'addiction au sport, en tout cas dans celle que je ressens, il n'y a pas que ça. L'estime de soi est une drogue bien plus puissante que l'endorphine. Le plaisir de se voir progresser, par exemple. Il y a un mois, je courrais mes premiers 6 km en 60 minutes. Dimanche dernier, je les ai fait en 51 minutes ! Le plaisir de voir son corps reprendre forme... et celui enfin de retrouver de l'énergie, de la mobilité, et de la confiance en soi. Le sport est un espace de reconstruction de soi irremplaçable.
Le phénomène est donc indéniablement positif. Mais cela ne saurait faire oublier son caractère addictif. Que faire de la peur, si l’on s’arrête, de se retrouver à nouveau face à ses vieux démons ? Le vide et l’ennui, dont l’appétit vorace et sans fond rend impérieux qu’on les comble au quotidien, d’une manière ou d’une autre. Ceux que l’on a préféré glisser sous le tapis de course, plutôt que de les combattre à mains nues... Ce temps de repos forcé aura au moins eu le mérite de m’avoir fait me poser la question.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Running Addiction Scale (Champan et Castro, 1990)
Bien que me situant à seulement +1 sur l'échelle de la dépendance à la course, je me considère comme déjà bien mordue.
Et vous, où en êtes vous ?
1. Je cours très souvent et régulièrement. (+ 1)
2. Si le temps est froid, trop chaud, s’il y a du vent, je ne cours pas. (- 1)
3. Je n’annule pas mes activités avec les amis pour courir. (- 1)
4. J’ai arrêté de courir pendant au moins une semaine pour des raisons autres que
des blessures. (- 1)
5. Je cours même quand j’ai très mal. (+ 1)
6. Je n’ai jamais dépensé d’argent pour courir, pour acheter des livres sur la course,
pour m’équiper. (- 1)
7. Si je trouvais une autre façon de rester en forme physique je ne courrais pas. (- 1)
8. Après une course je me sens mieux. (+ 1)
9. Je continuerais de courir même si j’étais blessé. (-1)
10. Certains jours, même si je n’ai pas le temps, je vais courir. (+ 1)
11. J’ai besoin de courir au moins une fois par jour. (+ 1)
Mercredi 15 août, 10h40
"Bon ben tu te reposes, totalement. Pas de course, tu peux aller à la piscine mais sans tes palmes". La sentence de Pascal aux symptômes que j'évoque à mon retour de vacances est sans appel. Si le médecin, que je vais essayer de voir au plus vite, aujourd'hui ou demain, me dit que les douleurs que j'éprouve le long de l'arrière des jambes sont d'origine musculaire, je serai la plus heureuse des joggeuses : un peu de repos et de décontractant feront l'affaire. Mais s'il s'agit d'une tendinite ou du nerf sciatique, ça risque d'être plus long à soigner.
La douleur est apparue pour la première fois lors de ma rando en pays basque. J'ai senti que ça lançait dans les ischio-jambiers. Quand ça s'est étendu progressivement du bas du fessier jusqu'en haut du mollet gauche, j'ai su que j'étais en train de tirer sur la corde, mais je n'avais pas d'autre choix que de marcher jusqu'au bout.
Rien de grave, demain je vois mon médecin, et samedi, je cours. C'est sûr.
Mercredi 15 août, 10h43
Mon médecin ne rentre que lundi matin. Merde.
Vendredi 17 août, 19h00
Eh ben c'est pas gagné !
Ce matin, j'ai littéralement mendié auprès de Pascal une séance de musculation des membres supérieurs. Hahahaha, une vraie junkie !... mais je voulais au moins bosser les pectoraux et les dorsaux pendant que je me repose les ischios. Inutile de vous dire que ce fût peine perdue : "repos, sauf piscine". Sans palmes. Genre "oui tu peux manger du chocolat. Sans cacao". Super. "Un chewing gum ? Mais tu le mâches pas, hein, déconne pas".... A une vingtaine de jours seulement de la Parisienne, cet arrêt forcé me mine le moral.
Pendant mes vacances, je suis allée courir 2 à 3 fois par semaine. Je commençais à chaque fois par un petit footing de 10 minutes à faible allure, puis j'enchainais avec un fractionné. A chaque nouvelle sortie, j'augmentais d'une minute le temps d'accélération. La première fois, j'ai commencé avec 7 séries d'1 à 2 minutes à allure soutenue, entrecoupées d'une minute de marche pour la récupération. Puis la fois d'après, j'ai fait 7 séries de 3 minutes, etc... jusqu'à, dimanche dernier : 7 séries de 6 minutes. Ce jour là, j'ai réussi à courir 7 km en une heure. J'ai réalisé pour la première fois que je n'étais pas inquiète pour La Parisienne.
Mais cette belle sérénité a été balayée avec l'arrêt des entrainements : j'ai l'impression que je suis en train de tout perdre.
Samedi 18 août, 10h00
Pfffffffff..
Dimanche 19 août, 12h40
Je suis allée faire 1000 m à la piscine, ce matin.
Que de la brasse.
C'était bien.
Mmm.
...
JE VEUX FAIRE UN FOOTIIIIING !!!
Je sais ce que vous allez me dire: c'est de la faute des endorphines.
Cette morphine naturelle, secrétée par le cerveau après plusieurs dizaines de minutes d'effort continu, donnerait des ailes à un lamantin neurasthénique. Et, de fait, je crois l'avoir ressentie pour la première fois dimanche dernier après 35 minutes de course, au beau milieu de mon dernier fractionné. Mon souffle est devenu soudainement plus fluide, alors que j'étais à 90% de ma fréquence cardiaque maximale (pas franchement une zone confortable, en principe), j'avais vraiment la sensation d'être portée, et je n'avais pas envie que ça s'arrête...
Mais dans l'addiction au sport, en tout cas dans celle que je ressens, il n'y a pas que ça. L'estime de soi est une drogue bien plus puissante que l'endorphine. Le plaisir de se voir progresser, par exemple. Il y a un mois, je courrais mes premiers 6 km en 60 minutes. Dimanche dernier, je les ai fait en 51 minutes ! Le plaisir de voir son corps reprendre forme... et celui enfin de retrouver de l'énergie, de la mobilité, et de la confiance en soi. Le sport est un espace de reconstruction de soi irremplaçable.
Le phénomène est donc indéniablement positif. Mais cela ne saurait faire oublier son caractère addictif. Que faire de la peur, si l’on s’arrête, de se retrouver à nouveau face à ses vieux démons ? Le vide et l’ennui, dont l’appétit vorace et sans fond rend impérieux qu’on les comble au quotidien, d’une manière ou d’une autre. Ceux que l’on a préféré glisser sous le tapis de course, plutôt que de les combattre à mains nues... Ce temps de repos forcé aura au moins eu le mérite de m’avoir fait me poser la question.
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Running Addiction Scale (Champan et Castro, 1990)
Bien que me situant à seulement +1 sur l'échelle de la dépendance à la course, je me considère comme déjà bien mordue.
Et vous, où en êtes vous ?
1. Je cours très souvent et régulièrement. (+ 1)
2. Si le temps est froid, trop chaud, s’il y a du vent, je ne cours pas. (- 1)
3. Je n’annule pas mes activités avec les amis pour courir. (- 1)
4. J’ai arrêté de courir pendant au moins une semaine pour des raisons autres que
des blessures. (- 1)
5. Je cours même quand j’ai très mal. (+ 1)
6. Je n’ai jamais dépensé d’argent pour courir, pour acheter des livres sur la course,
pour m’équiper. (- 1)
7. Si je trouvais une autre façon de rester en forme physique je ne courrais pas. (- 1)
8. Après une course je me sens mieux. (+ 1)
9. Je continuerais de courir même si j’étais blessé. (-1)
10. Certains jours, même si je n’ai pas le temps, je vais courir. (+ 1)
11. J’ai besoin de courir au moins une fois par jour. (+ 1)
mercredi 15 août 2012
Bolides dans la Bruche
J'ai passé ma première semaine de vacances à Strasbourg, chez Stefanie, une amie que j'aime notamment pour sa belle énergie communicative. Elle a une telle détermination dans ce qu'elle entreprend, qu'avec elle, on a le sentiment que rien n'est impossible.
Le matin du 25 juillet, nous avons donc décidé de prendre les VTT sur l'épaule, et de partir en train pour Schirmeck. Cette petite commune est logée au creux de la vallée de la Bruche, une rivière qui s'écoule paisiblement de la lisière des Vosges jusqu'à l'Ill, aux portes de Strasbourg.
Un petit coup d'oeil à Mappy avant de partir : Schirmeck/Schiltigheim (le quartier où habitait Stef), 52 km.
Gloups.
Nous convenons très rapidement qu'il serait toujours possible de prendre le train à Molsheim, à mi-parcours, en cas de grosse fatigue. Mais pas après, car nous suivrons alors la piste cyclable le long du canal de la Bruche pendant 23 km, sans croiser la moindre gare.
Nous avons donc enfourché nos montures à Schirmeck à 10h45.
Cette première partie du trajet, faite sur une départementale vallonnée et passante, n'a pas été très agréable. Aux descentes, trop courtes, succédaient d'infernales montées. Au passage, je considère toute montée à vélo comme infernale. Même à 10%, même sur 1 minute, cherchez pas : c'est une montée de trop. Les descentes en revanche, sont toujours des moments d'intense félicité régressive, où je tente chaque fois, l'échine courbée sur le guidon, et tous coudes rentrés, de battre je ne sais quel record de vitesse.
Nous nous sommes arrêtées vers 12h pour pique-niquer dans un pré, quelques bons kilomètres avant Molsheim.
Une sieste plus tard, nous sommes reparties. A partir de Molsheim, et jusqu'à Strasbourg, le trajet a été beaucoup plus sympa, balisé de jolies maisons et de vestiges d'écluses, témoignant du long passé industriel du canal.
Construit sous Louis XIV par Vauban lui-même, il permettait en effet d'acheminer à bon port les matières premières destinées à la construction de Strasbourg...
... ce dont, lors des derniers kilomètres, je me foutais complètement. A ce moment là, la seule chose qui m'intéressait, c'était le Magnum qui attendait bien sagement mon retour dans le congélo. Avait-il des amandes ? Etait-il au chocolat au lait ou au chocolat blanc ?... Vauban aurait bien pu danser le jerk sous mes yeux que je ne l'aurais pas vu.
Cette dernière heure a été interminable. La chaleur, les douleurs un peu partout, les fourmis dans les mains... Je regardais ma montre tous les quarts d'heure en gémissant, et Stef jurait par tous les Saints Fessiers qu'elle ne remonterait pas de sitôt sur un vélo.
Nous nous sommes affalées sur le canapé, Magnum à la main, vers 16h et des brouettes. On eut dit que le vélo tout entier s'était essuyé sur mon mollet, noir de graisse. J'ai repensé au chemin parcouru dans la journée, et depuis quelques mois, puis je me suis endormie, le sourire fatigué mais heureux.
Le matin du 25 juillet, nous avons donc décidé de prendre les VTT sur l'épaule, et de partir en train pour Schirmeck. Cette petite commune est logée au creux de la vallée de la Bruche, une rivière qui s'écoule paisiblement de la lisière des Vosges jusqu'à l'Ill, aux portes de Strasbourg.
Un petit coup d'oeil à Mappy avant de partir : Schirmeck/Schiltigheim (le quartier où habitait Stef), 52 km.
Gloups.
Nous convenons très rapidement qu'il serait toujours possible de prendre le train à Molsheim, à mi-parcours, en cas de grosse fatigue. Mais pas après, car nous suivrons alors la piste cyclable le long du canal de la Bruche pendant 23 km, sans croiser la moindre gare.
Nous avons donc enfourché nos montures à Schirmeck à 10h45.
Cette première partie du trajet, faite sur une départementale vallonnée et passante, n'a pas été très agréable. Aux descentes, trop courtes, succédaient d'infernales montées. Au passage, je considère toute montée à vélo comme infernale. Même à 10%, même sur 1 minute, cherchez pas : c'est une montée de trop. Les descentes en revanche, sont toujours des moments d'intense félicité régressive, où je tente chaque fois, l'échine courbée sur le guidon, et tous coudes rentrés, de battre je ne sais quel record de vitesse.
Nous nous sommes arrêtées vers 12h pour pique-niquer dans un pré, quelques bons kilomètres avant Molsheim.
Une sieste plus tard, nous sommes reparties. A partir de Molsheim, et jusqu'à Strasbourg, le trajet a été beaucoup plus sympa, balisé de jolies maisons et de vestiges d'écluses, témoignant du long passé industriel du canal.
Construit sous Louis XIV par Vauban lui-même, il permettait en effet d'acheminer à bon port les matières premières destinées à la construction de Strasbourg...
... ce dont, lors des derniers kilomètres, je me foutais complètement. A ce moment là, la seule chose qui m'intéressait, c'était le Magnum qui attendait bien sagement mon retour dans le congélo. Avait-il des amandes ? Etait-il au chocolat au lait ou au chocolat blanc ?... Vauban aurait bien pu danser le jerk sous mes yeux que je ne l'aurais pas vu.
Cette dernière heure a été interminable. La chaleur, les douleurs un peu partout, les fourmis dans les mains... Je regardais ma montre tous les quarts d'heure en gémissant, et Stef jurait par tous les Saints Fessiers qu'elle ne remonterait pas de sitôt sur un vélo.
Nous nous sommes affalées sur le canapé, Magnum à la main, vers 16h et des brouettes. On eut dit que le vélo tout entier s'était essuyé sur mon mollet, noir de graisse. J'ai repensé au chemin parcouru dans la journée, et depuis quelques mois, puis je me suis endormie, le sourire fatigué mais heureux.
lundi 23 juillet 2012
Bonnes vacances !
Pas de post jusqu'au 15 août, parce que ni là...
... ni là...
... je n'aurai d'ordinateur.
Bonnes vacances à tous !
... ni là...
... je n'aurai d'ordinateur.
Bonnes vacances à tous !
mercredi 18 juillet 2012
Mes premiers 6 km
Date : samedi 14 juillet 2012
Heure de début : 7h58
Altitude : 630 m
Terrain : Vallonné. De passage à Saint-Étienne, j'ai décidé de monter au Parc de Montaud, situé au dessus de chez mes parents, pour courir pour la première fois toute seule, et en milieu naturel. Le chemin de ronde offre un point de vue magnifique sur la ville, et un petit dénivelé sympathique. Jusqu'à présent, je ne m'étais essayée à la course que sur le tapis de la salle de sport (15-20 minutes maximum) ou bien sur piste, pour des demi-coopers ou des fractionnés avec Pascal. L'envie d'aller courir seule, et longtemps, me démangeait donc depuis un moment.
Objectif : Me mettre en confiance pour la Parisienne. Je voulais voir en combien de temps je parcourais 6 km. En courant, bien sûr, mais sans m'interdire de marcher, voire de m'arrêter si nécessaire.
Etat d'esprit : Un peu flippée. Curieuse. Très motivée.
Équipement : Une bouteille d'eau, planquée dans un fourré, dans laquelle je puisais secrètement à chaque tour, un mouchoir dans la manche, et un gros iPod antédiluvien, calé dans ma brassière.Oui, car contrairement au précédent, mon nouveau pantalon de course a une cordelette ajustable, mais il n'a pas de poches (le vêtement parfait n'existerait donc pas ? On m'aurait menti ? Faut-il que je renonce au Pantalon Charmant ?!)
Durée : 1h32. 60 minutes pour faire les 6 km, très exactement, et 32 minutes pour l'échauffement (monter jusqu'au parc) et les étirements après la course. J'ai essayé de courir dans les montées, mais je n'y suis pas arrivée, donc j'ai marché. Mais, à part pour boire, je ne me suis jamais arrêtée.
Incident : Oui. Une rétamade un peu humiliante devant un coureur qui arrivait en sens inverse. J'aurais pu l'éblouir, mais j'ai plutôt décidé de buter sur un rocher qui affleurait et de m'étaler sur le flanc droit. Je ne me suis même pas fait mal, ce qui aurait au moins eu l'avantage d'anoblir la pitoyable chute. Seule ma dignité a morflé, donc.
Distance totale : 7,67 km.
Vitesse maximale : 11 km/h.
FC moyenne : 163 (89%)
FC maximale : 181 (98%)
Calories : 818
Bilan : J'ai hâte de le refaire ! J'ai eu mal partout pendant les deux jours qui ont suivi, mais j'ai énormément gagné en confiance. Elle peut venir la Parisienne, elle ne me fait pas peur. Le plus dur sera probablement de résister à l'envie de partir bille en tête avec le peloton, ce qui risquerait de me couper très vite les jambes. Mais sinon, je sais désormais que je suis capable de la faire.
Et vous, vous souvenez-vous de votre première course ?
Heure de début : 7h58
Altitude : 630 m
Terrain : Vallonné. De passage à Saint-Étienne, j'ai décidé de monter au Parc de Montaud, situé au dessus de chez mes parents, pour courir pour la première fois toute seule, et en milieu naturel. Le chemin de ronde offre un point de vue magnifique sur la ville, et un petit dénivelé sympathique. Jusqu'à présent, je ne m'étais essayée à la course que sur le tapis de la salle de sport (15-20 minutes maximum) ou bien sur piste, pour des demi-coopers ou des fractionnés avec Pascal. L'envie d'aller courir seule, et longtemps, me démangeait donc depuis un moment.
Objectif : Me mettre en confiance pour la Parisienne. Je voulais voir en combien de temps je parcourais 6 km. En courant, bien sûr, mais sans m'interdire de marcher, voire de m'arrêter si nécessaire.
Etat d'esprit : Un peu flippée. Curieuse. Très motivée.
Équipement : Une bouteille d'eau, planquée dans un fourré, dans laquelle je puisais secrètement à chaque tour, un mouchoir dans la manche, et un gros iPod antédiluvien, calé dans ma brassière.Oui, car contrairement au précédent, mon nouveau pantalon de course a une cordelette ajustable, mais il n'a pas de poches (le vêtement parfait n'existerait donc pas ? On m'aurait menti ? Faut-il que je renonce au Pantalon Charmant ?!)
Durée : 1h32. 60 minutes pour faire les 6 km, très exactement, et 32 minutes pour l'échauffement (monter jusqu'au parc) et les étirements après la course. J'ai essayé de courir dans les montées, mais je n'y suis pas arrivée, donc j'ai marché. Mais, à part pour boire, je ne me suis jamais arrêtée.
Incident : Oui. Une rétamade un peu humiliante devant un coureur qui arrivait en sens inverse. J'aurais pu l'éblouir, mais j'ai plutôt décidé de buter sur un rocher qui affleurait et de m'étaler sur le flanc droit. Je ne me suis même pas fait mal, ce qui aurait au moins eu l'avantage d'anoblir la pitoyable chute. Seule ma dignité a morflé, donc.
Distance totale : 7,67 km.
Vitesse maximale : 11 km/h.
FC moyenne : 163 (89%)
FC maximale : 181 (98%)
Calories : 818
Bilan : J'ai hâte de le refaire ! J'ai eu mal partout pendant les deux jours qui ont suivi, mais j'ai énormément gagné en confiance. Elle peut venir la Parisienne, elle ne me fait pas peur. Le plus dur sera probablement de résister à l'envie de partir bille en tête avec le peloton, ce qui risquerait de me couper très vite les jambes. Mais sinon, je sais désormais que je suis capable de la faire.
Et vous, vous souvenez-vous de votre première course ?
jeudi 12 juillet 2012
Le falzar, le sprint, et le régent
Voilà, depuis dimanche matin, c'est officiel, j'ai perdu 10 kg.
Je ne vais pas m'attarder sur les côtés sympa de cette perte de poids, je pense que vous pouvez tous imaginer ce que cela induit de positif, en terme de santé, d'estime et d'image de soi, et de pleins de petits trucs très concrets, comme pouvoir à nouveau croiser son reflet sans penser derechef "mon dieu, mais qui est cette grosse dame, là, qui passe dev.... aaaaaaaaaaaah !!!", ou pouvoir se hisser avec le sourire hors d'un transat... La chose a été expérimentée pas plus tard que dimanche soir sur les bords de Seine. J'ai eu l'impression de faire trente squats en même temps, mais je suis restée digne.
Non, je vais vous épargner les clichés, et me concentrer sur un point trop rarement dénoncé : le truc moins sympa, avec la perte de poids, c'est la perte de pantalon.
En ville, ça va, on met une ceinture, on fait des pinces, et on passe à autre chose.
Mais quand ça arrive sur une piste d'athlétisme, pendant un fractionné, on fait quoi, au juste ?
Vous imaginez Usain Bolt ou Myriam Soumaré se taper un sprint en tenant son falzar ? Non ? Ben moi non plus.
C'est pourtant ce que j'ai dû faire dimanche dernier, au stade Emile Anthoine, dans la deuxième moitié d'un tour de piste qui, croyez moi, n'avait pas besoin de ça pour être épique.
Le but était de faire le tour en 2 minutes.
Avant de partir, Pascal a pris le temps de me rappeler plusieurs faits :
- En temps normal, je fais le tour en 2'30 (je me souviens même d'un 3' lors de mon premier demi-cooper)
- Nous venons, pendant la première partie de l'entrainement, de faire une série d'exercices durant lesquels j'ai précisément couru, à chaque fois, pendant 2 minutes à vive allure. Donc je suis tout à fait capable de le refaire.
- Arrivée à mi-parcours, je vais avoir du mal à respirer. Je le sais, ça n'est pas grave, je le gère.
- Nous ne ferons qu'un tour, donc je peux donner tout ce que j'ai.
Eh ben.
Me voilà dans de beaux draps.
"Aucune raison de ne pas y arriver" n'est pas forcément un message rassurant : cela veut dire aussi "aucune excuse". Et évidemment, c'est celui-là que j'entends.
Pascal me suit, pour me donner le tempo. Très vite, je sens qu'il remonte sur mes pas. Je sais donc, avant même d'atteindre le tournant, que je suis trop lente, alors que j'ai déjà le sentiment de tout donner. C'est tuant. Pascal m'encourage, me dit que c'est bien, que je dois m'accrocher. Mais sa voix ne couvre pas celle du régent intérieur, qui commence à psychoter. Baisse les épaules. Relax. Ton ventre ! c'est ton ventre qui respire, pas ta poitrine. Desserre les mâchoires. Allonge la jambe. Mais j'ai les tempes qui vont imploser ! Et alors ? Je ne vais pas tenir, c'est pas possible. Je me sens gourde, je me sens lourde. Je suis nulle. Ouais, t'es nulle, tu n... Je crois que c'est à cet instant précis que mon bourrelet a décidé, hop!, d'enjamber le parapet de mon corsaire Tight Nike (qui est fabuleux, mais non ajustable).
La classe.
Je m'entendais déjà ventiler comme un soufflet de forge, et voilà que mon bidou se fait la malle... Non, honnêtement, je pense que ça, c'était le truc pourri de trop.
Comment je vais faire, pour courir 6 km, dans 2 mois ?!
Autant vous dire que quand Pascal m'a annoncé "2'18 ! tu as gagné 12 secondes", moi, j'ai entendu : tu as 18 secondes de retard sur le contrat, va t'acheter un pantalon.
Heureusement, nous sommes passés à la seconde partie de l'entrainement.
Enchaîner 4 sauts de mini-haies (à pieds joints) sans impératif de durée.
Enchaîner 4 sauts de mini-haies en un minimum de temps.
Enchaîner 4 sauts de mini-haies puis courir dans l'échelle au sol, deux pas entre chaque barreau.
Enchaîner 4 sauts de mini-haies puis courir dans l'échelle au sol, deux pas entre chaque barreau, puis sprinter sur quelques mètres en sortant.
Enchaîner 4 sauts de mini-haies puis courir dans l'échelle au sol, un pas tous les deux barreaux, puis sprinter jusqu'au trait des 20 mètres. 9"20
Hey, c'est pas loin du record du monde, ça !! Sur 100 m. Oui. Bon.
Enlever les mini-haies et l'échelle.
Sprinter sur 20 mètres. 8"74
Ben merde alors, mais j'adore ça !?
Je revis. J'ai l'impression de m'envoler. Je ne me subis plus, comme tout à l'heure. D'ailleurs, je ne m'entends plus respirer. Et pour cause : le sprint ne permet que de toutes petites inspirations.
La principale raison est que l'organisme sollicite, dans les efforts de grande intensité, la fillière anaérobie : il n'utilise pas l'oxygène apporté par la respiration (l'organisme comprend que cela ne sera pas suffisamment efficace), mais il tape dans les réserves :
- celles de glycogène, en zone d'anaérobie lactique. C'est la filière sollicitée en cas d'effort intense, qui peut durer au maximum 3 minutes. Elle est appelée ainsi parce que de l'acide lactique est alors produit par l'organisme. Gare aux courbatures le lendemain, d'ailleurs...
- celles d'ATP (l'adénosine triphosphate, en gros notre carburant à tous), en zone d'anaérobie alactique, pour les efforts très intenses : pas de création d'acide lactique, donc pas de courbatures, mais l'effort est tel qu'il ne peut pas durer plus de 10 secondes. C'est la zone du sprint.
Trois minutes de récupération (c'est le temps nécessaire à la reconstitution de l'ATP par le corps).
Recommencer. 7"04
Je ne vais pas m'attarder sur les côtés sympa de cette perte de poids, je pense que vous pouvez tous imaginer ce que cela induit de positif, en terme de santé, d'estime et d'image de soi, et de pleins de petits trucs très concrets, comme pouvoir à nouveau croiser son reflet sans penser derechef "mon dieu, mais qui est cette grosse dame, là, qui passe dev.... aaaaaaaaaaaah !!!", ou pouvoir se hisser avec le sourire hors d'un transat... La chose a été expérimentée pas plus tard que dimanche soir sur les bords de Seine. J'ai eu l'impression de faire trente squats en même temps, mais je suis restée digne.
Non, je vais vous épargner les clichés, et me concentrer sur un point trop rarement dénoncé : le truc moins sympa, avec la perte de poids, c'est la perte de pantalon.
En ville, ça va, on met une ceinture, on fait des pinces, et on passe à autre chose.
Mais quand ça arrive sur une piste d'athlétisme, pendant un fractionné, on fait quoi, au juste ?
Vous imaginez Usain Bolt ou Myriam Soumaré se taper un sprint en tenant son falzar ? Non ? Ben moi non plus.
C'est pourtant ce que j'ai dû faire dimanche dernier, au stade Emile Anthoine, dans la deuxième moitié d'un tour de piste qui, croyez moi, n'avait pas besoin de ça pour être épique.
Le but était de faire le tour en 2 minutes.
Avant de partir, Pascal a pris le temps de me rappeler plusieurs faits :
- En temps normal, je fais le tour en 2'30 (je me souviens même d'un 3' lors de mon premier demi-cooper)
- Nous venons, pendant la première partie de l'entrainement, de faire une série d'exercices durant lesquels j'ai précisément couru, à chaque fois, pendant 2 minutes à vive allure. Donc je suis tout à fait capable de le refaire.
- Arrivée à mi-parcours, je vais avoir du mal à respirer. Je le sais, ça n'est pas grave, je le gère.
- Nous ne ferons qu'un tour, donc je peux donner tout ce que j'ai.
Eh ben.
Me voilà dans de beaux draps.
"Aucune raison de ne pas y arriver" n'est pas forcément un message rassurant : cela veut dire aussi "aucune excuse". Et évidemment, c'est celui-là que j'entends.
Pascal me suit, pour me donner le tempo. Très vite, je sens qu'il remonte sur mes pas. Je sais donc, avant même d'atteindre le tournant, que je suis trop lente, alors que j'ai déjà le sentiment de tout donner. C'est tuant. Pascal m'encourage, me dit que c'est bien, que je dois m'accrocher. Mais sa voix ne couvre pas celle du régent intérieur, qui commence à psychoter. Baisse les épaules. Relax. Ton ventre ! c'est ton ventre qui respire, pas ta poitrine. Desserre les mâchoires. Allonge la jambe. Mais j'ai les tempes qui vont imploser ! Et alors ? Je ne vais pas tenir, c'est pas possible. Je me sens gourde, je me sens lourde. Je suis nulle. Ouais, t'es nulle, tu n... Je crois que c'est à cet instant précis que mon bourrelet a décidé, hop!, d'enjamber le parapet de mon corsaire Tight Nike (qui est fabuleux, mais non ajustable).
La classe.
Je m'entendais déjà ventiler comme un soufflet de forge, et voilà que mon bidou se fait la malle... Non, honnêtement, je pense que ça, c'était le truc pourri de trop.
Comment je vais faire, pour courir 6 km, dans 2 mois ?!
Autant vous dire que quand Pascal m'a annoncé "2'18 ! tu as gagné 12 secondes", moi, j'ai entendu : tu as 18 secondes de retard sur le contrat, va t'acheter un pantalon.
Heureusement, nous sommes passés à la seconde partie de l'entrainement.
Enchaîner 4 sauts de mini-haies (à pieds joints) sans impératif de durée.
Enchaîner 4 sauts de mini-haies en un minimum de temps.
Enchaîner 4 sauts de mini-haies puis courir dans l'échelle au sol, deux pas entre chaque barreau.
Enchaîner 4 sauts de mini-haies puis courir dans l'échelle au sol, deux pas entre chaque barreau, puis sprinter sur quelques mètres en sortant.
Enchaîner 4 sauts de mini-haies puis courir dans l'échelle au sol, un pas tous les deux barreaux, puis sprinter jusqu'au trait des 20 mètres. 9"20
Hey, c'est pas loin du record du monde, ça !! Sur 100 m. Oui. Bon.
Enlever les mini-haies et l'échelle.
Sprinter sur 20 mètres. 8"74
Ben merde alors, mais j'adore ça !?
Je revis. J'ai l'impression de m'envoler. Je ne me subis plus, comme tout à l'heure. D'ailleurs, je ne m'entends plus respirer. Et pour cause : le sprint ne permet que de toutes petites inspirations.
La principale raison est que l'organisme sollicite, dans les efforts de grande intensité, la fillière anaérobie : il n'utilise pas l'oxygène apporté par la respiration (l'organisme comprend que cela ne sera pas suffisamment efficace), mais il tape dans les réserves :
- celles de glycogène, en zone d'anaérobie lactique. C'est la filière sollicitée en cas d'effort intense, qui peut durer au maximum 3 minutes. Elle est appelée ainsi parce que de l'acide lactique est alors produit par l'organisme. Gare aux courbatures le lendemain, d'ailleurs...
- celles d'ATP (l'adénosine triphosphate, en gros notre carburant à tous), en zone d'anaérobie alactique, pour les efforts très intenses : pas de création d'acide lactique, donc pas de courbatures, mais l'effort est tel qu'il ne peut pas durer plus de 10 secondes. C'est la zone du sprint.
Trois minutes de récupération (c'est le temps nécessaire à la reconstitution de l'ATP par le corps).
Recommencer. 7"04
Quand Pascal m'a dit mon temps, je n'en ai pas cru mes oreilles. Moi qui pensais avoir foiré mon départ !
Vingt mètres, ça n'est vraiment pas grand chose. Et de l'aveu de Pascal, cet exercice ne m'aidera pas pour la Parisienne. Mais il m'a aidée dimanche dernier. Pendant quelques minutes, je me suis bien fichue de mon pantalon, et le régent a enfin fermé sa grande gueule.
Restait la joie, seule.
dimanche 1 juillet 2012
Séance "mini", effets maxi.
Samedi, 11h25.
Je presse le pas dans les couloirs de la Gare d'Austerlitz en entendant le RER arriver. Ce matin, j'ai rendez-vous au stade Emile Anthoine avec Pascal. J'ai hâte d'y être.
Cela fait 15 jours que je n'arrive plus à écrire. Je suis fatiguée, et il ne m'est rien arrivé de marquant qui mérite d'être raconté ici : la piscine est fermée jusqu'au 15 juillet, et mes entrainements se limitent à des séances de musculation durant lesquelles j'ai plus le sentiment de faire des maths que du sport. Sachant que Caroline doit porter 17.5 kg en 7 séries de 12 répétitions, que T = 36" et R = 2', quel est le volume d'eau exsudé par Caroline dans une séance d'1h30 ?...
Les portes de la rame se referment derrière moi dans un claquement sec. J'avise un siège à côté d'une fenêtre, pas très propre, mais ça ira bien jusqu'au Champ de Mars. J'ai hâte d'y être, disais-je. Ce bon vieux Emile Anthoine... Qu'est-ce qu'il me réserve, cette fois ? En général, quand Pascal me donne rendez-vous là-bas, en prenant le soin de me préciser "sois en forme !" la veille... c'est que je ne vais pas m'ennuyer. Je parie pour du fractionné, une crise de spasmophilie dans le virage, des larmes, de la colère, de la déception, et l'esprit sportif qui l'emporte à la fin.
Les portes du RER s'ouvrent sur la Seine, reflétant les lueurs d'un soleil éclatant.
Pitié, pitié, pourvu que je ne souffre pas trop...
Quand j'arrive sur la piste d'athlé, Pascal est déjà là, en train d'installer une échelle plate au sol, longue de 5 mètres, avec des "barreaux" blanc. Juste à côté, des mini haies orange (d'une vingtaine de centimètres de hauteur ?), espacées sur environ 3 mètres, sont couchées, les pieds en l'air.
"Les Jeux commencent bientôt, alors j'ai pensé que ça serait sympa de te faire faire des mini jeux olympiques. Et tu vas enfin pouvoir mesurer tout l'intérêt de tes séances de musculation..."
Toute imprégnée encore des images du championnat d'Europe d'athlétisme que j'ai regardé la veille sur France 3, je suis aux anges. De ne pas courir, j'avoue, mais aussi de découvrir de nouveaux exercices, d'avoir très certainement l'occasion de me marrer un coup (des haies de 20 cm... et vous croyez que je ne vais PAS tomber, c'est ça ?!), et surtout d'oublier un instant qu'il s'agit de perdre du poids.
Parce qu'au fond, je ne suis pas sûre que ce soit ça, mon objectif. L'objectif c'est de retrouver tout ce que permet la perte de poids, pas la perte de poids elle-même, c'est un peu différent. D'abord parce qu'on ne passe pas sa vie le nez sur la balance (... enfin au passage, je vous glisse que j'ai perdu 9 kg, voilà, c'est fait), ensuite parce que même dans les périodes où on ne perd pas un gramme (comme c'est le cas pour moi depuis 15 jours), on sent quand même des différences. Courir après le RER, tiens, par exemple (et l'avoir). Monter sans difficultés les 3 étages qui me séparent de mon médecin, quand j'arrive dans son immeuble dont l'ascenseur est en panne depuis... ben depuis toujours. Remettre un pantalon d'une taille en dessous, qu'on gardait précieusement pour faire le test (et se rendre compte que la braguette est cassée. Maigrir ne rend pas plus soigneux, faut pas déconner)... se retrouver, en somme.
"Comme ça : tac tac tac tac tac tac tac tac...
Je regarde les mollets saillants de Pascal s'agiter dans l'échelle plate. Deux pas entre chaque barreau, on dirait qu'il piétine, mais il avance à toute allure.
... tac tac tac tac, ok ? Allez, c'est parti !!"
C'est à moi. Ah ouais, ça va vite. A chaque reprise, je dois changer de pied d'appel. Je dois rester concentrée pour ne pas me tromper et pour ne pas me casser la figure. On change d'exercice, une fois, deux fois, ça se corse, il faut passer des pieds derrière, puis sur le côté, putainputainputainputain, ne pas se laisser entraîner en avant par le poids du coooo.....trop tard.
A la fin de la première session, je regarde ma montre. Ma fréquence cardiaque est montée à 180, c'est à dire la fréquence que j’atteins quand je fais des accélérations, en course à pied. Des pointes à 180 en alternance avec des temps de récupération, attendez, mais ça me rappelle un truc... le fractionné, c'est ça ! Pascal est en train de me prouver qu'on peut faire du fractionné autrement. Et que je vais pouvoir en faire pendant mes vacances, quand je serai loin de toute civilisation. Je me trace une ligne sur le sol, et hop, tac tac tac tac tac tac tac.
La deuxième session m'a fait décoller. Littéralement. Oh, pas de beaucoup. Quelques centimètres. Au début, je devais sauter entre les mini haies couchées. Puis il a fallu sauter entre les mini haies relevées. Croyez moi, la prochaine fois que je fais des squats, je vais penser à cette pauvre haie de 20 centimètres sur laquelle j'ai atterri à pieds joints. Ou encore de ces très longues, trop longues secondes qu'il m'a fallu pour me redresser à chaque fin de saut. Un peu comme les gymnastes, quand ils sortent des barres asymétriques ou de la poutre, PAM, ils te font un contrôleur aérien parfait, les fesses serrées, les bras tendus. Chez moi, le contrôleur, il était bourré. Ou malade. Voire les deux. Et j'avais juste fait un saut, pas trois vrilles et un salto arrière.
Cet exercice "pliométrique" a mis en lumière le rôle crucial des bras. Ils aident à la prise d'élan et à l'équilibre, dans le saut, comme dans la course. Je l'ai compris quand Pascal m'a demandé de faire les mêmes sauts en me tenant les épaules, les bras repliés contre moi. Et j'en ai eu la preuve au réveil ce matin, quand j'ai senti des courbatures incroyables dans les trapèzes, alors que côté jambes, tout allait bien. La prochaine fois que je ferai des développés couchés et des rowings à la barre (c'est le mouvement du rameur, mais vous êtes debout, les genoux légèrement pliés, et c'est une barre de musculation qui sert de rames), je me souviendrai que cela sert à courir et à sauter, et pas juste à faire la mariole dans une salle de sport.
J'ai fini cette séance par un mini fractionné sur la piste. Pascal m'a demandé en combien de temps je voulais faire l'accélération. Après quelques hésitations, j'ai opté pour 1'20. C'est le temps que je sais savoir faire. Rien de confortable, mais pas de mise en danger non plus. Si j'avais eu le courage, j'aurais dit 1'15, le temps que je n'ai pas réussi à faire la dernière fois. Mais je croyais que nous allions faire plusieurs tours, alors j'ai décidé de me ménager. Contrairement aux fois précédentes, Pascal n'était pas à mes côtés, ni devant, mais derrière moi, assurant la cadence en coulisse. En sortie de virage, il m'a annoncé que j'avais fait très exactement 1'20. :-)
*Fière*
Bilan de cette séance "mini" :
Durée : 1h46
Calories : 854
Vitesse maximale : 11.8 km/h
FC moyenne : 147 (80%)
FC maximale : 185 (101%)
FC minimale : 88 (48%)
Je presse le pas dans les couloirs de la Gare d'Austerlitz en entendant le RER arriver. Ce matin, j'ai rendez-vous au stade Emile Anthoine avec Pascal. J'ai hâte d'y être.
Cela fait 15 jours que je n'arrive plus à écrire. Je suis fatiguée, et il ne m'est rien arrivé de marquant qui mérite d'être raconté ici : la piscine est fermée jusqu'au 15 juillet, et mes entrainements se limitent à des séances de musculation durant lesquelles j'ai plus le sentiment de faire des maths que du sport. Sachant que Caroline doit porter 17.5 kg en 7 séries de 12 répétitions, que T = 36" et R = 2', quel est le volume d'eau exsudé par Caroline dans une séance d'1h30 ?...
Les portes de la rame se referment derrière moi dans un claquement sec. J'avise un siège à côté d'une fenêtre, pas très propre, mais ça ira bien jusqu'au Champ de Mars. J'ai hâte d'y être, disais-je. Ce bon vieux Emile Anthoine... Qu'est-ce qu'il me réserve, cette fois ? En général, quand Pascal me donne rendez-vous là-bas, en prenant le soin de me préciser "sois en forme !" la veille... c'est que je ne vais pas m'ennuyer. Je parie pour du fractionné, une crise de spasmophilie dans le virage, des larmes, de la colère, de la déception, et l'esprit sportif qui l'emporte à la fin.
Les portes du RER s'ouvrent sur la Seine, reflétant les lueurs d'un soleil éclatant.
Pitié, pitié, pourvu que je ne souffre pas trop...
Quand j'arrive sur la piste d'athlé, Pascal est déjà là, en train d'installer une échelle plate au sol, longue de 5 mètres, avec des "barreaux" blanc. Juste à côté, des mini haies orange (d'une vingtaine de centimètres de hauteur ?), espacées sur environ 3 mètres, sont couchées, les pieds en l'air.
"Les Jeux commencent bientôt, alors j'ai pensé que ça serait sympa de te faire faire des mini jeux olympiques. Et tu vas enfin pouvoir mesurer tout l'intérêt de tes séances de musculation..."
Toute imprégnée encore des images du championnat d'Europe d'athlétisme que j'ai regardé la veille sur France 3, je suis aux anges. De ne pas courir, j'avoue, mais aussi de découvrir de nouveaux exercices, d'avoir très certainement l'occasion de me marrer un coup (des haies de 20 cm... et vous croyez que je ne vais PAS tomber, c'est ça ?!), et surtout d'oublier un instant qu'il s'agit de perdre du poids.
Parce qu'au fond, je ne suis pas sûre que ce soit ça, mon objectif. L'objectif c'est de retrouver tout ce que permet la perte de poids, pas la perte de poids elle-même, c'est un peu différent. D'abord parce qu'on ne passe pas sa vie le nez sur la balance (... enfin au passage, je vous glisse que j'ai perdu 9 kg, voilà, c'est fait), ensuite parce que même dans les périodes où on ne perd pas un gramme (comme c'est le cas pour moi depuis 15 jours), on sent quand même des différences. Courir après le RER, tiens, par exemple (et l'avoir). Monter sans difficultés les 3 étages qui me séparent de mon médecin, quand j'arrive dans son immeuble dont l'ascenseur est en panne depuis... ben depuis toujours. Remettre un pantalon d'une taille en dessous, qu'on gardait précieusement pour faire le test (et se rendre compte que la braguette est cassée. Maigrir ne rend pas plus soigneux, faut pas déconner)... se retrouver, en somme.
"Comme ça : tac tac tac tac tac tac tac tac...
Je regarde les mollets saillants de Pascal s'agiter dans l'échelle plate. Deux pas entre chaque barreau, on dirait qu'il piétine, mais il avance à toute allure.
... tac tac tac tac, ok ? Allez, c'est parti !!"
C'est à moi. Ah ouais, ça va vite. A chaque reprise, je dois changer de pied d'appel. Je dois rester concentrée pour ne pas me tromper et pour ne pas me casser la figure. On change d'exercice, une fois, deux fois, ça se corse, il faut passer des pieds derrière, puis sur le côté, putainputainputainputain, ne pas se laisser entraîner en avant par le poids du coooo.....trop tard.
A la fin de la première session, je regarde ma montre. Ma fréquence cardiaque est montée à 180, c'est à dire la fréquence que j’atteins quand je fais des accélérations, en course à pied. Des pointes à 180 en alternance avec des temps de récupération, attendez, mais ça me rappelle un truc... le fractionné, c'est ça ! Pascal est en train de me prouver qu'on peut faire du fractionné autrement. Et que je vais pouvoir en faire pendant mes vacances, quand je serai loin de toute civilisation. Je me trace une ligne sur le sol, et hop, tac tac tac tac tac tac tac.
La deuxième session m'a fait décoller. Littéralement. Oh, pas de beaucoup. Quelques centimètres. Au début, je devais sauter entre les mini haies couchées. Puis il a fallu sauter entre les mini haies relevées. Croyez moi, la prochaine fois que je fais des squats, je vais penser à cette pauvre haie de 20 centimètres sur laquelle j'ai atterri à pieds joints. Ou encore de ces très longues, trop longues secondes qu'il m'a fallu pour me redresser à chaque fin de saut. Un peu comme les gymnastes, quand ils sortent des barres asymétriques ou de la poutre, PAM, ils te font un contrôleur aérien parfait, les fesses serrées, les bras tendus. Chez moi, le contrôleur, il était bourré. Ou malade. Voire les deux. Et j'avais juste fait un saut, pas trois vrilles et un salto arrière.
Cet exercice "pliométrique" a mis en lumière le rôle crucial des bras. Ils aident à la prise d'élan et à l'équilibre, dans le saut, comme dans la course. Je l'ai compris quand Pascal m'a demandé de faire les mêmes sauts en me tenant les épaules, les bras repliés contre moi. Et j'en ai eu la preuve au réveil ce matin, quand j'ai senti des courbatures incroyables dans les trapèzes, alors que côté jambes, tout allait bien. La prochaine fois que je ferai des développés couchés et des rowings à la barre (c'est le mouvement du rameur, mais vous êtes debout, les genoux légèrement pliés, et c'est une barre de musculation qui sert de rames), je me souviendrai que cela sert à courir et à sauter, et pas juste à faire la mariole dans une salle de sport.
J'ai fini cette séance par un mini fractionné sur la piste. Pascal m'a demandé en combien de temps je voulais faire l'accélération. Après quelques hésitations, j'ai opté pour 1'20. C'est le temps que je sais savoir faire. Rien de confortable, mais pas de mise en danger non plus. Si j'avais eu le courage, j'aurais dit 1'15, le temps que je n'ai pas réussi à faire la dernière fois. Mais je croyais que nous allions faire plusieurs tours, alors j'ai décidé de me ménager. Contrairement aux fois précédentes, Pascal n'était pas à mes côtés, ni devant, mais derrière moi, assurant la cadence en coulisse. En sortie de virage, il m'a annoncé que j'avais fait très exactement 1'20. :-)
*Fière*
Bilan de cette séance "mini" :
Durée : 1h46
Calories : 854
Vitesse maximale : 11.8 km/h
FC moyenne : 147 (80%)
FC maximale : 185 (101%)
FC minimale : 88 (48%)
dimanche 17 juin 2012
Huit répétitions, deux anges gardiens
- Abdouuuu, je suis bloquée !!
J'ai essayé de garder un ton rassurant, mais Abdoulaye a réagi au quart de tour, et il arrive en courant depuis la pièce voisine, suivi de près par la belle Botevy. Le soir tombe sur la fin de semaine, et tous deux veillent, comme à l'accoutumée, sur la salle de sport, presque vide à cette heure.
Allongée sur le banc de musculation, je fixe la barre du regard, comme pour l'empêcher de bouger. Elle a une roue dans le vide. J'ai réussi à arrimer l'une de ses extrémités au portant, mais pas l'autre. Et je n'ai plus assez de force pour la remonter. J'observe mes bras momifiés, accrochés au métal, à quelques centimètres au dessus de mon visage.
C'est ma première séance d'exercices polyarticulaires (squats et développés couchés). Jusqu'à présent, je travaillais en isolant à chaque fois un muscle ou un groupe de muscles bien précis : le grand dorsal, le grand pectoral, les quadriceps, etc. Mais à partir d'aujourd'hui, je commence à travailler plusieurs groupes en même temps. Les sensations sont plus intenses : je me sens mobilisée de la tête aux pieds. Mais clairement, la difficulté est montée d'un cran.
- Rien de grave, Abdou ! Mais je ne peux plus la remonter... j'ai les bras tétanisés.
J'ai enchainé 4 séries de 15 développés couchés. J'ai attaqué la dernière, mais je n'ai pas pu la finir, je me suis arrêtée au milieu de la 7ème remontée. Abdoulaye saisit d'un geste vif la barre de 15kg, avec ses deux petites palettes de 2.5 kg à chaque bout, et la raccroche normalement sur son socle.
- C'est fréquent, ne t'en fais pas !... Quand ça m'arrive et que je suis tout seul, je fais rouler la barre contre moi jusqu'à ce que je puisse la faire basculer sur le sol.... Bon, je fous un peu en l'air mon parquet, mais dans ces cas là, je n'ai vraiment pas le choix.
Je me relève lentement, en frottant mes muscles endoloris et en remerciant mon sauveur. Je me sens un peu ridicule. Abdou est champion du monde et plusieurs fois champion de France de boxe thaï. Je n'ose imaginer le nombre de répétitions qu'il lui faut pour tétaniser. Et s'il fout en l'air comme ça son parquet, c'est sûrement parce que sa barre pèse autrement plus lourd que 20 kg.
- Il t'en restait combien à faire ?
- ... Je ne sais pas, 15 moins 7, euh... 8 ?
- Eh ben tu vas les faire, allez, je t'aide.
La règle du jeu me revient en tête avec la violence d'une balle de base-ball : quand on abandonne en cours de route, ça n'est pas la fin de l'exercice, c'est uniquement sa suspension. Je me rallonge sur le banc en réalisant que j'ai même du bol qu'il ne me fasse pas refaire toute la série. Botevy s'assied à côté et m'encourage à son tour. Pendant quelques secondes, je me sens dans un petit cocon, extrêmement privilégiée.
Le dos calé, je me concentre sur la barre. Faire le bon geste, délivrer la bonne énergie.
Au bout de 4 ou 5 répétitions, je commence à nouveau à faiblir. Abdoulaye me laisse descendre la barre toute seule au niveau de mon sternum mais il m'aide à la remonter.
Huit. Non sans mal, le contrat est rempli.
Je ne sais pas comment vous décrire le sentiment qui suit ces victoires sur moi-même, aussi minimes soient-elles. Cette joie, cette chaleur, qui m'envahissent instantanément, jusqu'à la pointe des zygomatiques...
Bilan de séance :
- Échauffement cardio-vasculaire (15 minutes sur le vélo elliptique) puis échauffement ostéo-articulaire.
- Musculation :
40"
|
30"
|
40"
|
30"
|
40"
|
30"
|
40"
|
30"
|
40"
|
||
Air squats
(4" par flexion)
|
10
|
récup
|
10
|
récup
|
10
|
récup
|
10
|
récup
|
10
|
30''
|
1'30''
|
30''
|
1'30''
|
30''
|
1'30''
|
30''
|
1'30''
|
30''
|
1'30''
|
30''
|
|
Squats
barre de 20 kg
|
15
|
récup
|
15
|
récup
|
15
|
récup
|
15
|
récup
|
14
|
récup
|
15
|
30''
|
1'30''
|
30''
|
1'30''
|
30''
|
1'30''
|
30''
|
1'30''
|
30''
|
|
Développés Couchés
barre de 20 kg
|
15
|
récup
|
15
|
récup
|
15
|
récup
|
15
|
récup
|
7+8
|
- Récupération active : 15' sur l'elliptique
- Etirements
Durée totale : 1h24
FC moyenne : 144 (78%)
FC max : 169 (92%)
FC min : 98 (53%)
FC max : 169 (92%)
FC min : 98 (53%)
calories :
655
mercredi 13 juin 2012
Des squats, des vrais.
Mardi 12 juin 2012. 20h15.
- Ok, tu as trois minutes de récupération, va t'oxygéner un peu...
La suggestion me semble curieuse. Inhabituelle. M'oxygéner ? D'habitude au grand maximum, il entr’ouvre la fenêtre de la salle de sport... Mais j'obtempère sans poser de questions.
De toutes façons j'ai un peu chaud.
Pascal vient de me faire passer un nouveau Myotest, mais cette fois-ci, sur des squats. Des vrais. Vous vous souvenez sûrement de ces mouvements qui m'ont rendue à moitié folle, au mois d'avril... Et bien vous allez rire, figurez vous que ça n'était rien : tout au plus quelques "air squats". Des squats, mais aériens. Des petits mouvements de rien du tout, légers, légers, légers... De la mousse de squat. Car tandis que l'air squat n'engage que le poids du corps, le squat, lui, le VRAI, s'exécute avec une barre de musculation posée sur les épaules.
Que vous utilisiez un manche à balais ou une barre de 20 kg, le geste est le même : vous placez la barre sur son socle, qui doit être légèrement en dessous du niveau de vos épaules quand vous vous tenez face à elle. Puis vous vous engagez sous la barre, un genou plié devant vous, de façon à la faire reposer sur le haut de votre dos, les mains saisissant la barre de chaque côté de vos épaules. Vous soulevez la barre en faisant un pas en arrière, les jambes écartées de la largeur de votre bassin. Puis vous décidez de faire cette chose extrêmement curieuse : vous asseoir sur un banc fictif, en poussant les fessiers vers l'arrière et en maintenant votre tête la plus droite possible, puis remonter. Dans le cadre du Myotest, la remontée doit se faire au maximum de votre puissance, 5 fois de suite, en augmentant à chaque répétition les poids fixés aux extrémités de la barre. A la fin du test, l'appareil de mesure m'a indiqué une estimation du poids maximal que je peux porter de cette façon : 63 kg.
Depuis la porte-fenêtre, j'observe les gouttes tomber sur le pavé de la cour. Il pleut encore... ça sent l'ozone, plus que l'oxygène. Deux minutes trente, il est temps que j'y retourne.
De toutes façons, j'ai un peu froid.
En rentrant dans la salle, j'étouffe un petit cri dans le creux de ma main. Situées à chaque extrémité de la barre, qui pèse déjà 20 kg, trônent, majestueuses, deux larges bobines noires de 20 kg. Pascal s'affaire autour de l'édifice, le nez dans les derniers réglages.
On est loin du mini-âne mort, là.... 60 kg c'est quoi... Un adolescent en jean slim qui porterait une enclume ?... En tout cas, ça fait flipper. Pourquoi je décide, un jour, dans la moiteur d'une salle de sport, de le prendre sur mes épaules pour feindre de m'assoir sur un banc ? Nul ne le sait... Ce que je sais, en revanche, c'est que c'est mon dernier éclat de rire avant la fin de cette séance.
Car pour soulever ces 60 kg, et vérifier ainsi l'estimation faite par le Myotest, il va falloir que je me concentre, et que je mette le plus d'agressivité possible dans mon geste. Hors de question que je reste bloquée en position accroupie avec mon adolescent sur les épaules... Difficile de débusquer cette énergie, comme ça, en partant de rien. Alors je me place devant la barre, et je pense au geste que je vais faire, à l'intention que je vais y mettre. A mon engagement.
J'ai la trouille.
C'est parti.
Deux secondes plus tard c'était fini.
J'y suis arrivée, mais j'aurais été incapable de le faire une seconde fois dans la foulée.
Pascal m'explique que c'est normal, 63 kg étant le poids maximal que je puisse porter en une seule et unique fois. On appelle cela la répétition maximale unique ou "1-RM". C'est notamment à partir de cette mesure que mes prochains exercices seront désormais établis.
- Ok, tu as trois minutes de récupération, va t'oxygéner un peu...
La suggestion me semble curieuse. Inhabituelle. M'oxygéner ? D'habitude au grand maximum, il entr’ouvre la fenêtre de la salle de sport... Mais j'obtempère sans poser de questions.
De toutes façons j'ai un peu chaud.
Pascal vient de me faire passer un nouveau Myotest, mais cette fois-ci, sur des squats. Des vrais. Vous vous souvenez sûrement de ces mouvements qui m'ont rendue à moitié folle, au mois d'avril... Et bien vous allez rire, figurez vous que ça n'était rien : tout au plus quelques "air squats". Des squats, mais aériens. Des petits mouvements de rien du tout, légers, légers, légers... De la mousse de squat. Car tandis que l'air squat n'engage que le poids du corps, le squat, lui, le VRAI, s'exécute avec une barre de musculation posée sur les épaules.
Que vous utilisiez un manche à balais ou une barre de 20 kg, le geste est le même : vous placez la barre sur son socle, qui doit être légèrement en dessous du niveau de vos épaules quand vous vous tenez face à elle. Puis vous vous engagez sous la barre, un genou plié devant vous, de façon à la faire reposer sur le haut de votre dos, les mains saisissant la barre de chaque côté de vos épaules. Vous soulevez la barre en faisant un pas en arrière, les jambes écartées de la largeur de votre bassin. Puis vous décidez de faire cette chose extrêmement curieuse : vous asseoir sur un banc fictif, en poussant les fessiers vers l'arrière et en maintenant votre tête la plus droite possible, puis remonter. Dans le cadre du Myotest, la remontée doit se faire au maximum de votre puissance, 5 fois de suite, en augmentant à chaque répétition les poids fixés aux extrémités de la barre. A la fin du test, l'appareil de mesure m'a indiqué une estimation du poids maximal que je peux porter de cette façon : 63 kg.
Depuis la porte-fenêtre, j'observe les gouttes tomber sur le pavé de la cour. Il pleut encore... ça sent l'ozone, plus que l'oxygène. Deux minutes trente, il est temps que j'y retourne.
De toutes façons, j'ai un peu froid.
En rentrant dans la salle, j'étouffe un petit cri dans le creux de ma main. Situées à chaque extrémité de la barre, qui pèse déjà 20 kg, trônent, majestueuses, deux larges bobines noires de 20 kg. Pascal s'affaire autour de l'édifice, le nez dans les derniers réglages.
On est loin du mini-âne mort, là.... 60 kg c'est quoi... Un adolescent en jean slim qui porterait une enclume ?... En tout cas, ça fait flipper. Pourquoi je décide, un jour, dans la moiteur d'une salle de sport, de le prendre sur mes épaules pour feindre de m'assoir sur un banc ? Nul ne le sait... Ce que je sais, en revanche, c'est que c'est mon dernier éclat de rire avant la fin de cette séance.
Car pour soulever ces 60 kg, et vérifier ainsi l'estimation faite par le Myotest, il va falloir que je me concentre, et que je mette le plus d'agressivité possible dans mon geste. Hors de question que je reste bloquée en position accroupie avec mon adolescent sur les épaules... Difficile de débusquer cette énergie, comme ça, en partant de rien. Alors je me place devant la barre, et je pense au geste que je vais faire, à l'intention que je vais y mettre. A mon engagement.
J'ai la trouille.
C'est parti.
Deux secondes plus tard c'était fini.
J'y suis arrivée, mais j'aurais été incapable de le faire une seconde fois dans la foulée.
Pascal m'explique que c'est normal, 63 kg étant le poids maximal que je puisse porter en une seule et unique fois. On appelle cela la répétition maximale unique ou "1-RM". C'est notamment à partir de cette mesure que mes prochains exercices seront désormais établis.
vendredi 8 juin 2012
Une séance mixte (2)
Hier soir, c'était le retour de la séance mixte.
Souvenez-vous : un peu de musculation, un peu de cardio, beaucoup de souffrance... ;-)
Échauffement : 15 minutes entre 60% et 70% de ma fréquence cardiaque maximale, c'est à dire entre entre 111 et 130 battements par minute. Traduisez : j'ai marché d'un bon pas sur le tapis de course.
Musculation : Pascal m'a exemptée des séries sur le grand dorsal, mais a maintenu le reste : les pectoraux et les quadriceps. Pour chaque élément, je devais faire 10 séries de 20 à 30 répétitions à faire en 30 secondes, suivies de 30 secondes de récupération.
Souvenez-vous : un peu de musculation, un peu de cardio, beaucoup de souffrance... ;-)
Échauffement : 15 minutes entre 60% et 70% de ma fréquence cardiaque maximale, c'est à dire entre entre 111 et 130 battements par minute. Traduisez : j'ai marché d'un bon pas sur le tapis de course.
Musculation : Pascal m'a exemptée des séries sur le grand dorsal, mais a maintenu le reste : les pectoraux et les quadriceps. Pour chaque élément, je devais faire 10 séries de 20 à 30 répétitions à faire en 30 secondes, suivies de 30 secondes de récupération.
Nombre
de répétitions par série
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1
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2
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3
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4
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5
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6
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7
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8
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9
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10
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Grand pectoral (5kg)
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23
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22
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22
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21
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19
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19
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20
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21
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21
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22
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Air squats
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20
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20
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20
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20
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20
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21
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20
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19
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20
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20
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Fractionné : Cette fois-ci, j'ai choisi la course... Ne le dîtes à personne : je crois que j'y prends goût. :-)
L'objectif était, comme la dernière fois, de faire des accélérations de 30 secondes à 8.1 km/h, suivies de 30 secondes de récupération à 6.5.km/h.
J'ai fait les 2 premières récupérations en courant, mais j'ai senti le
stress monter. Donc je n'ai pas attendu de me mettre dans un état lamentable : je suis tout de suite passée à des récupérations à
l'arrêt. A partir de la 15e accélération, j'ai considéré que je pouvais faire des
récupérations marchées (à un petit 5 km/h) et j'ai tenu jusqu'au bout sur ce rythme là. Peut-être que la prochaine fois, j'arriverai à courir de bout en bout sans mourir asphyxiée...
En tout, j'ai fait 21 accélérations... parce que je compte comme une patate, et aussi un peu par plaisir.
En tout, j'ai fait 21 accélérations... parce que je compte comme une patate, et aussi un peu par plaisir.
Après 15 minutes de stretching, je me suis étalée de tout mon long sur le sol moelleux de la salle de sport, profondément apaisée par cette séance sans drame.
Bilan :
Durée : 1h20
Distance : 3.06 km
FC moyenne : 145 (79%)
FC max :183 (99%)
FC min : 99 (54%)
FC max :183 (99%)
FC min : 99 (54%)
Calories :
635
Vitesse moyenne : 2.3 km/h
Vitesse max : 10.2 km/h
Vitesse max : 10.2 km/h
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